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Quelle est la symbolique de l’oie ?

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    Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 17/03/2010 actualisée le 20/03/2024.

    Femme se penchant sur une oie sacrée du Capitole
    Oies sacrées du Capitole de Henri-Paul Motte, Public domain, via Wikimedia Commons

    De nos jours, l’oie pâtit d’une image plutôt négative et renvoie à l’ignorance ou à la bêtise d’une personne. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas. La symbolique de l’oie évolue selon les époques et les civilisations. Quels sont les différents aspects de la symbolique associée à l’oie ?

    Nous trouvons cette courte réponse dans le Petit Larousse des symboles de Nanon Gardin et Robert Olorenshaw, Larousse, 2006.

    « L’oie est un animal faste. On lui prête des vertus de vigilance, de fidélité conjugale et d’élévation morale. […] Aujourd’hui, une oie est une personne ignorante ou sotte, par allusion à la réputation de bêtise de cet oiseau, qui partage ce préjugé avec d’autres volatiles (la grue, la dinde, la bécasse). »

    La symbolique de l’oie dans l’Antiquité

    Il faut remonter jusqu’à l’Antiquité pour appréhender pleinement la symbolique de l’oie. Chez les Romains, les Celtes et les Egyptiens, cet oiseau revêt une symbolique positive. L’oie est associée aux divinités, voire elle est considérée comme sacré.

    Petit Larousse des symboles de Nanon Gardin et Robert Olorenshaw, Larousse, 2006

    « À Rome, les oies consacrées à Junon sont les héroïnes d’une anecdote demeurée célèbre : en 390 avant notre ère, les Gaulois assiègent le Capitole, et ce sont les oies sacrées qui, par leurs cris, réveillent la garde et permettent aux Romains de repousser l’assaut de l’ennemi – les oies deviennent alors des volatiles sacrés. Plus tard, César voyageant en Gaule constatera avec admiration que les Gaulois élèvent des oies non pour les manger, mais pour le plaisir. Les augures observent le vol des oies, messagères des dieux, pour connaitre la volonté de ces derniers et décider de l’opportunité d’une construction, d’une campagne militaire ou d’un échange commercial. »

    Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres de Alain Gheerbrant et Jean Chevalier, Robert Laffont / Jupiter, 1996.

    « Dans la tradition celtique continentale et insulaire, l’oie est un équivalent du cygne, dont la lexicographie ne la distingue pas toujours nettement. Considérée comme une messagère de l’Autre Monde, elle fait l’objet, chez les Bretons, d’un interdit alimentaire en même temps que le lièvre et la poule. »

    « Lorsque les Pharaons furent identifiés au soleil, leur âme fut représentée sous la forme d’une oie, car l’oie est le soleil sorti de l’œuf primordial (CHAM, 118). En Egypte, les oies sauvages étaient […] considérées comme des messagères entre le ciel et la terre. L’avènement d’un nouveau roi était annoncé, entre autres cérémonies, par un lâcher de quatre oies sauvages aux quatre coins de l’horizon. »

    Dictionnaire des symboles, mythes et croyances de Corinne Morel, Archipoche, 2009.

    « C’est en Égypte qu[e l’oie] est le plus valorisée, dans l’image du dieu Geb, surnommé « le Grand Caqueteur », et qui porte sur la tête une oie. Selon la légende cosmogonique, son épouse aurait pondu l’œuf du monde, duquel seraient issus l’univers et toutes les créatures qui le peuplent. L’oie était aussi consacrée à Amon ; dans le temple de Karnak, qui lui était dédié, on nourrissait une oie sacrée, incarnation vivante d’Amon. »

    La symbolique de l’oie sur le continent asiatique

    En Chine, l’oie est un symbole de fidélité conjugale. La migration de cet oiseau permet aussi de symboliser le passage d’un endroit à un autre.

    Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres de Alain Gheerbrant et Jean Chevalier, Robert Laffont / Jupiter, 1996.

    « Lorsqu’en Chine, dans la littérature ou la peinture, il est fait allusion aux oies, c’est toujours aux oies sauvages ; il en est de même des canards. La primauté symbolique donnée aux animaux sauvages sur les animaux domestiques remonte aux époques archaïques. Ainsi, l’oie devenue de nos jours le symbole de la fidélité conjugale était, au commencement, un signal, un message pour faire comprendre à une jeune fille choisie par un jeune homme qu’elle devait, devant le présent d’une oie qui lui était fait, mettre un terme aux résistances de la pudeur sexuelle, à l’exemple de ces animaux sauvages au début du printemps. »

    « En littérature, lorsque les Chinois citent les oies sauvages pleurant, ils font allusion aux réfugiés, aux hommes obligés de quitter leur province. »

    « En Russie, en Asie Centrale et en Sibérie, le terme d’oie est utilisé métaphoriquement pour désigner la femme désirée. »

    La symbolique particulière du jeu de l’oie

    Ce jeu de parcours, dont le but est d’arriver le premier à la dernière case, est présent en Europe depuis le XVIe siècle. Ses règles se prêtent à multiples métaphores et revêtent un fort caractère symbolique.
    (Source : Jeu de l’oie par Thierry Depaulis, Encyclopædia Universalis, consulté en ligne le 21/03/2024).

    Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres de Alain Gheerbrant et Jean Chevalier, Robert Laffont / Jupiter, 1996.

    « Le jeu de l’oie, si familier dans les souvenirs d’enfance, a fait l’objet d’une interprétation ésotérique, qui le considère comme un labyrinthe et un recueil des principaux hiéroglyphes du Grand Œuvre (Fulcanelli). Les Contes de ma mère l’oie ont été aussi interprétés comme des récits hermétiques. »

    Dictionnaire des symboles, mythes et croyances de Corinne Morel, Archipoche, 2009.

    « Le jeu de l’oie est un autre jeu fortement symbolique qui personnifie la scène de la vie, avec son parcours fait d’embûches, de dangers, mais aussi de récompenses et de victoires. […] Le jeu de l’oie symbolise le parcours initiatique du héros, du sage ou du saint. Il est une illustration idéale du labyrinthe de la vie, avec ses écueils (« prison », « puits ») et ses récompenses (« trésor », « arrivée »). »


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