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Expression : Quelle est l’origine de l’expression « Cadavres exquis » ?


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    Bibliothèque publique d’information, notre réponse du 26/03/2020.

    Photo by Mr TT on Unsplash

    Voici la définition du cadavre exquis dans le Grand Robert de la langue française. Elle donne l’origine du terme. 

    ◆  (1927). Hist. littér. Le cadavre exquis : jeu collectif surréaliste consistant à composer des phrases dont l’ordre grammatical est respecté, chaque participant fournissant un élément dans un contexte inconnu de lui. (Le premier exemple était : Le cadavre exquis boira le vin nouveau).
    © 2017 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française


    Sur le site consacré à l’auteur surréaliste André Breton on lit ceci pour définir le cadavre exquis :

    « CADAVRE EXQUIS. – Jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes, sans qu’aucune d’elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. L’exemple, devenu classique, qui a donné son nom au jeu, tient dans la première phrase obtenue de cette manière : Le cadavre-exquis-boira-le-vin-nouveau. (Dictionnaire abrégé du surréalisme)« .

    Sur le même site, André Breton raconte l’origine du jeu :

    « Le Cadavre exquis a, si nous nous souvenons bien – et si nous osons ainsi dire – pris naissance vers 1925 dans la vieille maison, depuis lors détruite, du 54 de la rue du Château. C’est là que, bien avant de se vouer à la prospection de la littérature américaine, Marcel Duhamel tirait de sa participation assez fantaisiste (mais de grand style) à l’industrie hôtelière de quoi héberger à demeure ses amis Jacques Prévert et Yves Tanguy, qui n’excellaient encore que dans l’art de vivre et de tout animer de leurs saillies. Benjamin Péret y fit aussi un long séjour. Le non-conformisme absolu, l’irrespect le plus général y étaient de mode, la plus belle humeur y régnait. Le temps était au plaisir et rien autre. Chaque soir ou presque nous réunissait autour d’une table où le Château-Yquem ne dédaignait pas de mêler sa note suave à celle, autrement tonique, de toutes sortes d’autres crus.

    Quand la conversation commençait à perdre de sa verdeur autour des faits de la journée et des propositions d’intervention amusante ou scandaleuse dans la vie d’alors, il était de coutume de passer à des jeux – jeux écrits tout d’abord, combinés pour que les éléments du discours s’y affrontent de manière au possible paradoxale et que la communication humaine, dévoyée ainsi au départ, fasse courir à l’esprit qui l’enregistre le maximum d’aventure. De cet instant aucun préjugé défavorable – et même bien au contraire – n’était marqué envers les jeux de l’enfance pour lesquels nous retrouvions, quoique sensiblement accrue, la même ferveur qu’autrefois. C’est pourquoi, amenés à rendre compte par la suite de ce qu’à nos yeux avaient eu, parfois, de bouleversant nos rencontres dans ce domaine, nous n’avons eu aucune difficulté à convenir que la méthode du Cadavre exquis ne diffère pas sensiblement de celle des « petits papiers ». Rien n’était assurément plus facile que de transposer cette méthode au dessin, en utilisant le même système de pliage et de cache. »


    En outre sur le site momes.net on trouve des suggestions pour varier ce jeu :
    Par exemple :  Le cadavre exquis en dessin.

    Des concours de cadavres exquis dessinés ou graphiques existent comme celui de l’AHA– Atelier d’hybridations anthropologiques.



    Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information
    www.bpi.fr



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