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Qui est Abu Tahir ? 

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    Bibliothèque de l’Institut du monde arabe – notre réponse du 11/10/2018.

    Couverture du Livre des trois imposteurs d'Abu Tahir
    Couverture du Livre des trois imposteurs d’Abu Tahir, éd. Rivages.

    Dans L’Art de ne croire en rien suivi de : Livre des trois imposteurs. Rivages, 2002 (Rivage poche ; 392) se trouve la note d’éditeur suivante : « Ouvrage mythique qui hanta la conscience d’un Moyen Âge prétendument chrétien, le Livre des trois imposteurs a-t-il circulé clandestinement à l’état de manuscrit du Xe au XVIe siècle ? Les deux versions que nous publions ont été rédigées, l’une vers 1668, l’autre en 1713, dans un esprit qui annonce la critique antireligieuse du baron d’Holbach. Depuis Abu Tahir, qui proclama :  » En ce monde, trois individus ont trompé les hommes : un berger, un guérisseur et un chamelier « , l’accusation d’imposture à l’encontre de Moïse, de Jésus et de Mahomet se trouve plus d’une fois attestée comme un défi à l’oppression religieuse alors omniprésente.
    Qui est Abu Tahir ? Est-il bien l’auteur de ce livre clandestin ?

    Qui est Abu Tahir ? Premiers éléments de réponse

    Le nom d’Abu Tahir est mentionné dans le résumé d’éditeur du livre : L’art de ne croire en rien / [Geoffroy Vallée]. Livre des trois imposteurs / préface de Raoul Vaneigem, éd. Payot & Rivages, 2002 (voir également la notice du titre conventionnel sur le catalogue de la Bnf ou sur data.bnf.fr et les version/éditions qui y sont liées).  

    La personne en question est Abu Tahir Sulayman ibn Abi Sa‘id a-Hasan al-Djannabi (907-944), « l’un des plus célèbres chefs du petit État karmate du Baḥrayn et, pendant plusieurs années, la terreur des pèlerins et des habitants du Bas ʿIrāḳ » (EI, Nouv. Ed., T. II, p. 464).

    Pour en savoir plus sur lui et la secte ismaélienne des Qarmates

    – M. Canard, « Al-Djannābī, Abū Ṭāhir Sulaymān ibn Abī Sa‘īd al-Ḥasan », dans L’Encyclopédie de l’Islam. Nouvelle édition. Tome II : C-G. Leyde : E. J. Brill ; Paris : G. P. Maisonneuve & Larose, 1977, p. 464-466.

    – W. Madelung, « Karmaṭī », dans L’Encyclopédie de l’Islam. Nouvelle édition. Tome IV : IRAN – KHA.  Leyde : E. J. Brill ; Paris : G. P. Maisonneuve & Larose, 1978, p. 678-692.

    (L’Encyclopédie de l’Islam est consultable en salle de lecture à la Bibliothèque de l’Institut du monde arabe ou dans d’autres bibliothèques (BnF, par exemple); il existe une version payante en ligne ; pour l’accès complet, il faut s’adresser à une des bibliothèques abonnées à l’édition en ligne

    – l’article Abu Tahir Sulayman sur Wikipedia ;

    – Quelques titres portant sur les Qarmates à la bibliothèque de l’IMA ; dans d’autres bibliothèques (voir le catalogue Sudoc : recherche avancée par sujet « Qarmates)

    Vous pouvez également consulter les titres identifiables grâce à la recherche sur le portail Isidore.

    C’est l’islamologue Louis Massignon qui a fait remonter, déjà en 1920, l’origine du thème du Livre des trois imposteurs aux Qarmates et notamment à Abu Tahir Sulayman. Il a consacré un court article à ce sujet : « La légende « de tribus impostoribus » et ses origines islamiques », Revue de l’histoire des religions 82 (1920), p. 74-78 (accessible sur JSTOR).
    Réimprimé dans Opera minora de Louis Massignon ; textes recueillis, classés et présentés avec une bibliographie par Y. Moubarac, Tome I, éd.Presses universitaires de France, 1969, p. 82-85 (consultable à la Bibliothèque de l’IMA, on peut trouver une numérisation en ligne).

    Autres ressources sur Abu Tahir

    J. Stouff, « Traité des trois imposteurs » (blog Biblioweb, chroniques de la bibliothèque de Babel, sur la plateforme académique Hypotheses.org)

    « Le traité des trois imposteurs et ses origines arabes », Ahmad Gunny, Dix-Huitième Siècle, n°28, 1996, p. 169-174.

    L’éditeur du texte arabe, Abd Al Qahir Baghdadi, mort en 1037, le donne comme une circulaire confidentielle sur la méthode à suivre pour la propagande envoyée par le premier khalife fatimide Obaydallah au chef des Qarmates, Abou Tahir Jannabi, mort en 932.

    p. 171

    «Le De tribus impostoribus et les origines arabes de l’athéisme philosophique européen », par Patrick Marcolini, Les Cahiers de l’ATP, octobre 2003.


    EurêkoiBibliothèque de l’Institut du monde arabe


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