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Que contient un rouge à lèvres ?

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    Médiathèques de Strasbourg – notre réponse du 27/06/2020.

    Traces et tube de rouge à lèvres sur fonds blanc
    Photographie de ©Mic Enin Deposit-Photos-1280×960

    Symbole de féminité, de séduction ou encore d’émancipation, le rouge à lèvres est porté quotidiennement par des milliers de femmes. Cet incontournable des produits de beauté, qui se décline sous différentes formes et teintes, s’applique directement sur les lèvres. Selon une étude menée par des chercheurs à l’UC Berkeley’s School of Public Health en 2013, une femme pourrait en avaler entre 24 et 87 mg par jour. Il est donc légitime de se demander : que contient un rouge à lèvres ?

    La composition d’un rouge à lèvres

    La composition d’un rouge à lèvres classique comprend « 50 % d’huile, 30 % de cire et de corps gras, 10 % d’agents actifs et de parfum, 10 % de pigments. »
    (source  : Cinquante nuances de rouge par Nelly Barret, International Journal of Cosmetic Science, Vol. 42, No. 1337, 02/2021).

    Amirouche Chikhoune, enseignant-chercheur à l’Université de Bejaia, énumère les différents éléments présents dans un rouge à lèvres :

    « Un rouge à lèvres est essentiellement composé d’une phase grasse appelée corps blanc associé à des colorants, des adjuvants et des additifs.
    Le corps blanc
    C’est un mélange de corps gras de différentes formes et diverses origines :
    – Les cires pour la brillance et la consistance (cire d’abeille, cire de carnauba, … ).
    – Les beurres ou graisses pour l’onctuosité et l’adhérence (beurre de karité, lanoline, vaseline…).
    – Les huiles pour le glissant (huile de jojoba, huile de paraffine, huile de silicone…).
    Les colorants insolubles
    Ce sont essentiellement des pigments et des laques :
    – Les minéraux, les plus utilisés sont l’oxyde de fer (jaune, brun ou rouge) et le dioxyde de titane (pour éclaircir).
    – Les laques utilisées pour les couleurs vives et transparentes (fluorescéine).
    – Les agents nacrant pour donner du relief ou créer des couleurs irisées (micatitane).
    Les conservateurs
    Ils sont subdivisés en deux catégories :
    – Les antioxydants (tocophérol, BHT ou BHA).
    – Les antimicrobiens (huiles essentielles).
    Les parfums
    Ils doivent être discrets et comestibles. Ce sont généralement des arômes alimentaires assez neutres comme la vanille ou l’orange.
    Les principes actifs
    Certains sont obligatoires, filtres solaires et cicatrisant (vitamine A), et d’autres apportent leurs particularités :
    – Matifiant (talc, kaolin).
    – Intransférable (silicone volatile).
    – Longue tenue (polymère d’acétate de vinyle). »

    Cours d’Huiles et Industrie Cosmétique de Amirouche Chikhoune, Université de Bejaia – FSNV Département des Sciences Alimentaires, 2016.

    Les substances nocives ou à risques

    Selon l’association de consommateurs UFC-Que choisir, le rouge à lèvres est l’un des cosmétiques les plus à risques. Parmi les substances incriminées, nous retrouvons :

    Des hydrocarbures

    « On doit la consistance ferme et fondante des rouges à lèvres aux cires. Elles peuvent être d’origine animale, végétale ou synthétique. Dans ce dernier cas, les cires sont le plus souvent issues de la pétrochimie et comportent des hydrocarbures. Le problème : ingérés, ils s’avèrent cancérigènes. Traquez des mentions telles que synthetic wax, microcrystalline wax (ou microcrystallina) de même que polymer, polyethylene ainsi que paraffin et ozokerite qui sont les cires synthétiques les plus courantes. »

    Quels sont les ingrédients à éviter dans ses rouges à lèvres ? par Lucette.com, TF1 Info, 03/04/2018.

    Des perturbateurs endocriniens

    « Pour rendre le port des rouges à lèvres confortable, les fabricants intègrent des composés hydratants. Ils peuvent être naturels, à l’instar de l’huile de jojoba ou de ricin. On en trouve également des synthétiques, et ces dernières présentent un risque pour la santé. Pour la grande majorité des rouges à lèvres, c’est la cire synthétique cyclopentasiloxane qui est utilisée. Elle est pointée du doigt comme perturbateur endocrinien. Par conséquent, elle aurait des effets néfastes sur le système hormonal et sur la fertilité. La bouche est un vivier de (bonnes) bactéries. Le risque en utilisant un rouge à lèvres, c’est le développement de microbes sur le produit. C’est pour cela que des conservateurs sont ajoutés par les fabricants. Les plus courants sont les désormais célèbres parabens, dont on le soupçonne d’être un perturbateur endocrinien. »

    Quels sont les ingrédients à éviter dans ses rouges à lèvres ? par Lucette.com, TF1 Info, 03/04/2018.

    Des métaux lourds

    « « Nous avons trouvé plusieurs métaux lourds dans la plupart des 32 bâtons à lèvres que nous avons étudiés », indique Katharine Hammond, auteur principal de l’étude et professeur en sciences de l’environnement et de la santé à la l’université de Berkeley à San Francisco. « Si les taux ne sont pas forcément élevés, une exposition répétée à ces cosmétiques augmente le risque de souffrir de problèmes de santé. Par exemple, une exposition chronique au cadmium, même à faibles doses, a déjà été liée à de graves troubles rénaux. Bien sûr, plus l’usage est intensif, plus le risque est élevé. Même constat pour le chrome : « une femme qui applique son rouge à lèvres deux fois par jour s’expose à un taux supérieur aux recommandations », indiquent les auteurs. Celles – nombreuses – qui s’en remettent près d’une quinzaine de fois au cours de la journée s’exposeraient aussi à des niveaux élevés d’aluminium et de manganèse. Ce dernier ayant été reconnu comme toxique pour le système nerveux. »

    Rouges à lèvres : plombés aux métaux lourds par Dominique Salomon, L’Indépendant, 13/05/2015.

    Des nanoparticules

    « Il a été prouvé que le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, les nanoparticules les plus controversées, ont provoqué des cancers de la peau chez le rat, explique le docteur Pierre-André Becherel, dermatologue et membre du collège scientifique de la Fondation Ramsay Générale de Santé. La question maintenant est de savoir si les résultats sont les mêmes sur les hommes. Pour cela, il faudra encore des années avant d’avoir de vraies réponses. Scientifiquement, les données manquent ».  Pour Nadine Fabréga, il vaut donc mieux appliquer le principe de précaution et éviter au maximum les produits utilisant des nanoparticules. C’est le point de vue adopté par les entreprises de cosmétiques bio. Les Référentiels de la Cosmétique Biologique (Cosmébio et Cosmos) interdisent les nanoparticules dans les produits de beauté, sauf dans les crèmes solaires, faute de substituts. »

    Les nanoparticules contenues dans les cosmétiques sont-elles dangereuses ? par Astrid Barbé, Cosmopolitan.

    Vérifier la composition d’un rouge à lèvres

    La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) veille à retirer du marché les produits cosmétiques présentant des risques graves pour notre santé. Toutefois, elle recommande aux consommateurs d’être attentifs aux éléments suivants :

    « • La liste des ingrédients indiqués dans l’ordre décroissant de leur importance ; elle peut figurer uniquement sur l’emballage ou en cas d’impossibilité pratique sur une notice, une étiquette, une bande ou une carte jointe, ou attachée au produit. Dans ce dernier cas, le consommateur est renvoyé soit par une indication abrégée, soit par un symbole sur l’emballage. Les termes « parfum » ou « aroma » indiquent la présence d’ingrédients parfumants : s’il s’agit de substances susceptibles de provoquer des allergies, elles doivent être détaillées dans la liste des ingrédients.
    La durée de conservation du produit : date jusqu’à laquelle le produit continue à remplir sa fonction initiale et reste conforme.
    Elle doit être indiquée lorsqu’elle est inférieure à 30 mois (date de durabilité minimale). Composée du mois et de l’année et précédée de la mention « à utiliser de préférence avant fin » ou d’un symbole représentant un sablier.
    Si la date de durabilité minimale est supérieure à 30 mois, la durée pendant laquelle le produit est sûr après son ouverture doit être mentionnée sur l’étiquette. Il peut être utilisé sans dommage jusqu’à cette date (période de conservation maximale). La date est mentionnée en mois ou années, et à l’intérieur d’un symbole représentant un pot ouvert. »

    Pour apprendre à décrypter l’étiquetage des produits cosmétiques, vous pouvez consultez la fiche pratique L’étiquetage de vos produits cosmétiques du 01/04/2020 disponible sur le site web de la DGCCRF.


    Pour aller plus loin

    Introduction à la cosmétologie de Marie-Claude Martini, Cosmetic Valley Editions, 2021.
    Résumé :
    Une 1re partie expose la législation du produit cosmétique, l’étude de la peau, les typologies et les mécanismes de pénétration cutanée. Dans une 2e partie, l’auteur traite des grandes familles de la cosmétique : les parfums et matières aromatiques, le maquillage, les produits de soin de la peau, les produits capillaires et les produits d’hygiène. La composition et les fonctions des cosmétiques sont ensuite abordées en 3e partie avec successivement les ingrédients cosmétiques, les formes galéniques, l’étude du vieillissement cutané et de l’hydratation, la pigmentation et les produits antisolaires, les irritations et allergies ainsi que les perturbateurs endocriniens.

    3 applications pour décrypter la composition de vos cosmétiques par Marie Gillet, CNET France, 24/08/2021 (mis à jour le 04/11/2022).
    Extrait  :

    « Si vous souhaitez trouver des aides faciles à utiliser pour mieux sélectionner vos cosmétiques, découvrez ces trois applications très intuitives. En quelques secondes, elles vous livrent une interprétation claire et intelligible de la composition de chaque produit. Puisqu’il est presque impossible pour un consommateur lambda de comprendre ce qui se cache derrière la composition d’une crème pour le visage ou même d’un dentifrice, n’hésitez pas à solliciter ces petits programmes qui vulgarisent l’information, tout en vous sensibilisant. »

    La véritable histoire du rouge à lèvres de Stéphane Bern avec Rachel Kahn, Historiquement vôtre, Europe 1, 26/10/2023.
    Résumé :
    Stéphane Bern raconte un objet marquant, un incontournable du sac à main des dames, l’histoire d’un tube, pas de musique, mais de cosmétique. Un tube qui au départ n’en était pas un. Ou la véritable histoire du rouge à lèvres. Pourquoi, de l’Antiquité à nos jours, les femmes ont-elles été empêchées de colorer leur bouche ? Comment le rouge à lèvres est-il devenu un outil d’émancipation féminine et peut-il le rester aujourd’hui ?

    Fabriquer son rouge à lèvres soi-même, c’est possible ! Pour ce faire, nous vous conseillons de visionner le tutoriel suivant.

    [BEAUTÉ] Fabriquer son rouge à lèvres #CCVB
    Chaîne YouTube « Comment ça va bien »
    Mise en ligne le 17/09/2015.

    Eurêkoi – Médiathèques de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg


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