Accueil » Arts » Pourriez-vous m’aider à trouver des renseignements/documents sur les peintures des boiseries du château de Saint-Marcel-de-Felines, dans la Loire (42) : auteur (atelier de Poussin ? pour toutes ?), période (entre 1660 et 1690… mais plus précisément ?), thèmes iconographiques…?

Pourriez-vous m’aider à trouver des renseignements/documents sur les peintures des boiseries du château de Saint-Marcel-de-Felines, dans la Loire (42) : auteur (atelier de Poussin ? pour toutes ?), période (entre 1660 et 1690… mais plus précisément ?), thèmes iconographiques…?

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    Réponse apportée le 08/07/2014  par PARIS Bpi – Actualité, Art moderne, Art contemporain, Presse

    Voici la réponse donnée par le propriétaire du château de Saint Marcel de Félines d’après un document dont je vous envoie l’extrait :

    DESCRIPTION DE L’INTÉRIEUR DU CHÂTEAU

    Un extérieur d’aspect presque austère, une très belle unité de murs et de toits dessinant des lignes nombreuses et créant une atmosphère de force calme, de sérénité attentive. Le contraste est saisissant en pénétrant dans la cour, élégante construction florentine. « Dans cette galerie couverte, supportée par d’élégantes colonnes, que relient des arceaux au cintre surbaissé, on trouve une influence italienne présente dans la région grâce à Claude d’Urfé et ses travaux prestigieux à la Batie d’Urfé ».

    Mais il le sera encore davantage en entrant dans la salle basse et en découvrant pour la première fois les boiseries peintes du XVIIe siècle. Ce contraste entre un extérieur presque encore guerrier et un intérieur dessiné pour célébrer la beauté est une particularité de Saint Marcel. Elle en fait son originalité et est à l’origine de la surprise toujours répétée en circulant dans cette maison.

    Le petit-neveu de Jean de Talaru, Claude de Talaru, qui a épousé Louise Marie de Champagne, a supprimé la décoration antérieure faite principalement de tapisseries surmontées de fresques en bandeaux sur la partie haute des parois. On les voit par exemple dans la Chambre des Fables. Il l’a remplacée par des boiseries peintes réalisées entre 1660 et 1690
    La pièce, au niveau des boiseries, se divise en deux plans : d’une part, les peintures de paysages sur panneaux représentant des scènes diverses ou des paysages, et d’autre part, des peintures en camaïeu d’ocré à même les boiseries. Au niveau des peintures sur panneaux, le mur nord, qui donne sur la cour intérieure, est divisé en deux fois cinq panneaux représentant des motifs de chasse, natures mortes et fleurs et un niveau de panneaux intermédiaires représentant des paysages en deux fois trois panneaux de chaque côté. Ces panneaux se retrouvent, dans une moindre mesure, sur les trois autres murs.

    Il s’agit probablement d’une peinture sur bois, base gouache-huile mélangées ; au niveau du style, ces panneaux font plutôt penser, pour ce qui est des natures mortes et des fleurs, à des inspirations d’école hollandaise du tout début du XVIIe siècle, c’est-à-dire du premier tiers du XVIIe siècle (1600-1630). Sur ces panneaux, on ne peut pas faire véritablement d’interprétation précise, puisqu’on ne connaît pas l’auteur. La thématique est assez classique ; un panneau malgré tout se distingue des autres, c’est-à-dire qu’il représente, à côté d’un panier de fruits et d’une coupe renversée, un petit singe style macaque représenté en train de voler des fruits. Ce type de décoration est un petit peu anachronique, représentant un exotisme mélangé de faïenceries d’art, etc… avec un chien qui essaie de l’attraper, et typique du début du XVIIe siècle.

    Pour ce qui est des panneaux représentant des paysages, on a une inspiration d’école classique beaucoup plus habituelle, c’est-à-dire en fait d’école française. Les quatre panneaux entre la grande cheminée de la salle à manger et la porte donnant sur la cour intérieure sont attribués à Poussin. Ces panneaux, très classiques dans leur facture, représentent, pour l’un des antiquités, c’est-à-dire des représentations de ruines de paysans au travail, pour l’autre des paysages représentant un fleuve, une vallée surplombée de falaises de part et d’autre, paysages calmes qui donnent dans des teintes relativement sombres.

    Le plus intéressant dans cette pièce, comme d’ailleurs dans les sept pièces qui sont décorées de la même façon, est le décor sur bois représentant un décor de frises continues, ou bien encore une espèce de fresques peintes sur bois, qui représentent d’ailleurs toujours sur deux teintes, une teinte ocre, une teinte brune, avec un fond de bois. La thématique globale qui est adoptée ici peut se classer de deux façons : d’une part, une thématique profondément influencée par la mythologie, représentant toute une série de versions sur les thèmes mythologiques, et d’autre part, une thématique de facture plus classique, c’est-à-dire décors en guirlandes, en rinceaux, avec toutes sortes d’entrelacs, notamment la présence d’anagrammes (CMLT), qui représentent les initiales de Claude de Talaru et de sa femme, Louise Marie de Champagne, et qu’encadre de chaque côté un panneau peint au-dessus de la porte donnant accès à la cour intérieure, c’est-à-dire la porte nord.

    Cordialement,

    Eurêkoi – Bpi


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