Accueil » Philosophie/Psychologie » Outre la célèbre phrase de Pascal : « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas » qui a dit : « le coeur à ses raisons que la raison ignore » ? est-ce Pascal lui-même, ou une reprise …?

Outre la célèbre phrase de Pascal : « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas » qui a dit : « le coeur à ses raisons que la raison ignore » ? est-ce Pascal lui-même, ou une reprise …?

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    Réponse apportée le 05/28/2010  par PARIS Bpi – Révisée le 10/01//2017

     « Le coeur a ses raisons que la raison ignore » est probablement une citation déformée de la phrase de Pascal portrait de Pascal, gravure

    Je vous propose d’ailleurs quelques extraits d’oeuvres où on la retrouve sous diverses formes issus de la base de données Frantext.
    La base textuelle Frantext comporte 4745 textes en français, édités du 16e au 20e siècle et représentatifs de l’évolution de la langue française. 80% des textes sont littéraires et 20% sont des « ouvrages techniques illustrant les diverses disciplines scientifiques ». Le document ne permet pas la lecture des textes complets, mais il permet de faire des recherches plus ou moins complexes : retrouver une citation exacte et son auteur(e), rechercher les occurrences d’un terme ou d’une expression dans un corpus d’oeuvres sélectionnées ou sur tous les textes de la base, par exemple. Les résultats d’une interrogation donnent les extraits des textes où figurent les mots recherchés, les références précises des documents cités ainsi que le numéro des pages de chaque extrait.L’ajout de nouveaux textes est régulier. Frantext est une base de données payante que vous pouvez consulter dans notre bibliothèque, si vous résidez à Paris et sa région. Frantext est néanmoins accessible à cette adresse dans une version limitée : http://www.frantext.fr

    Résultat 1 (Texte du domaine public) S534/PASCAL Blaise/Pensées/1662 Page 251 / PREUVES DE LA RELIGION PAR LE PEUPLE JUIF,, LES PROPHÉTIES ET QUELQUES DISCOURS, SÉRIE II, 397

    …si les hommes sont capables de quelque vérité, celle-là l’est. – Je le confesse, je l’avoue, mais encore n’y a-t-il point moyen de voir le dessous du jeu ? – Oui, l’Écriture et le reste, etc. – Oui, mais j’ai les mains liées et la bouche muette, on me force à parier, et je ne suis pas en liberté, on ne me relâche pas, et je suis fait d’une telle sorte que je ne puis croire. Que voulez-vous donc que je fasse ? – Il est vrai, mais apprenez au moins que votre impuissance à croire vient de vos passions, puisque la raison vous y porte et que néanmoins vous ne le pouvez. Travaillez donc non pas à vous convaincre par l’augmentation des preuves de Dieu, mais par la diminution de vos passions ((Note : C’est le coeur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi. Dieu sensible au coeur, non à la raison. Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point ; on le sait en mille choses. Je dis que le coeur aime l’être universel naturellement et soi-même naturellement, selon qu’il s’y adonne, et il se durcit contre l’un ou l’autre à son choix. Vous avez rejeté l’un et conservé l’autre ; est-ce par raison que vous vous aimez ?)). Vous voulez aller à la foi et vous n’en savez pas le chemin. Vous voulez vous guérir de l’infidélité et vous en demandez les remèdes, apprenez de ceux, etc..

    Résultat 2 (Texte du domaine public) L957/GUÉRIN Eugénie de/Journal (1834-1840)/1840 Pages 285-287 / 1839

    … Le 25. -tristesse et communion ; pleuré en *Dieu ; écrit à ton ami ; lu *Pascal, l’ étonnant penseur. J’ ai recueilli cette pensée sur l’ amour de *Dieu, qu’ on aime sans le connaître : Le coeur a ses raisons que la raison ne comprend pas. Bien souvent j’ ai senti cela. Le 26. -quelques gouttes de pluie sur la terre ardente. Peut-être orage ce soir, ramassé par ces vapeurs…

    Résultat 3 (Texte du domaine public) L959/GUÉRIN Eugénie de/Lettres (1831-1847)/1847 Pages 348-349 / 1840

    Ma pauvre amie, je vous renverse, toujours contraire à vos idées et sensations, presque à vos larmes. La méchante amie que je dois être ! Pouvez-vous m’ aimer ? Non, je ne comprends pas ce que vous trouvez en moi, ma raison s’ y perd. Le coeur a ses raisons que la raison ne comprend pas suivant encore votre ami *Pascal. Que vous me le faites aimer, ce *Pascal ! Je viens de m’ en séparer à regret ; je vois partir un livre avec peine, comme à peu près une visite agréable. Mot d’ autant plus vrai que nous n’ avons de livres qu’ en visite et rarement, tant nous sommes loin des bibliothèques.

     Résultat 4 (Texte du domaine public) K228/BARRÈS Maurice/Mes Cahiers : t. 7 : 1908-1909/1909 Pages 181-182 / CAHIER PASCAL. –

    …la religion chrétienne satisfait chez lui les habitudes, tout ce qu’ on peut appeler l’ automate, tout ce qui est formé par l’ éducation et accentué par les générations, bref l’ automate si vous voulez ou mieux encore le coeur. La religion il la trouvait par son inspiration, par le besoin qu’ il en a. Sa raison était éclairée, persuadée, convaincue. Son coeur fut touché. la doctrine du coeur. – *Pascal savait qu’ il y a une manière de prouver et de convaincre par principe et par démonstration. Mais il savait qu’ il y a une autre méthode. Par exemple, disait-il, on ne prouve pas qu’ on doit être aimé en exposant en ordre les causes de l’ amour. *Jésus-*Christ, saint *Paul, saint *Augustin pour nous convaincre s’ occupent de nous échauffer plus que de nous instruire. (*Margival, p. 495.) il a même indiqué la méthode de cette dialectique du coeur. Il en avait suivi les effets. La pensée principale de *Pascal me paraît être : Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas.On le sait en mille choses. Je dis que le coeur aime l’ être universel naturellement et soi-même naturellement, selon qu’ il s’ y adonne ; et il se durcit contre l’ un ou l’ autre à son choix. Vous avez rejeté l’ un et conservé l’ autre : est-ce par raison que vous aimez ? C’ est le coeur qui sent *Dieu et non la raison.

     Résultat 5 (Texte du domaine public) L563/BOURGET Paul/Le Sens de la mort/1915 Pages 277-279 / –

    «  », et il commença de la lire en disant sauvagement : – « Enfin, je vais savoir. » Il m’est arrivé, dans ma vie, d’avoir l’affreuse curiosité d’une exécution capitale. Je m’y suis rendu. Je n’y ai pas assisté. Je n’ai vu ni le couteau descendre, ni la tête tomber. Je n’ai pas pu. Mes yeux se sont fermés à cette seconde-là. Une horreur semblable me saisit devant *Ortègue lisant ces pages de désespoir écrites par sa femme, et je détournais mon regard. Lui porter ce coup, je l’avais dû. Le regarder, pendant qu’il le recevait, je ne pouvais pas. J’avais tort. Rien n’était à perdre de cette dernière leçon que me donnait, après tant d’autres, cet homme extraordinaire : celle d’un coeur magnanime, se jugeant, se condamnant, et affirmant ainsi, par sa noble réaction, tout un ordre de réalités niées par son intelligence. Oui. C’était vraiment un pathétique commentaire au mot célèbre : « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point. » Ce déterministe absolu, en se blâmant de certains actes, reconnaissait, – et il ne s’en rendait pas compte, – l’obligation et la liberté. Ce phénoméniste, pour qui la pensée et le sentiment n’étaient que des accidents, proclamait, – et il ne comprenait pas, – le respect dû par la personne à la personne.

    Résultat 6 (Texte du domaine public) L387/BREMOND Henri/Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion jusqu’à nos jours : t. 4/1920 Pages 415-416 / CH. 9 éCOLE PT-ROYAL

    PASCAL en divise pas moins, comme nous l’ avons longuement montré, suivant, dans ses outrances, d’ ailleurs logiques, l’ enfant terrible du parti, le voyant s’ écarter de plus en plus de la tradition religieuse qu’ il pense défendre, pendant qu’ une philosophie plus haute et qu’ une prière plus profonde, insensiblement le ramènent au catholicisme intégral. A-t-il nettement reconnu dans les derniers mois de sa vie, a-t-il effacé le schisme intérieur que l’ on vient de dire, cela nous paraît presque certain, mais quand il nous faudrait rejeter parmi les fables l’ affirmation ferme, franche, décisive du prêtre qui reçut, à maintes reprises, ses dernières confidences, nous n’ en resterions pas moins persuadés que le meilleur, que le vrai *Pascal est tout nôtre. Il l’ est par tout ce qu’ il y a d’ unique vraiment dans ses pensées ; il l’ est par les principes premiers de son apologétique victorieuse ; il l’ est plus encore par l’ incomparable témoignage qu’ il a rendu à la personne de notre *Christ. Si « le coeur a ses raisons que la raison ne comprend pas », l’ amour de *Pascal pour le rédempteur a sa théologie qui déborde, qui réfute surabondamment les inhumaines spéculations de l’ auteur des écrits sur la grâce.

    Résultat 7 (Texte sous droits) K364/MARTIN DU GARD Roger/Les Thibault : Le Pénitencier/1922 Pages 851-852 / LA BELLE SAISON leur aparté.

    La pensée qu’ elle avait une maladie de coeur amena assez sottement sur ses lèvres : –  » Le coeur a ses raisons que la raisons ne connaît pas. » elle resta une seconde pensive. –  » que la raison n’ a pas «  , rectifia-t-elle, … »

    Résultat 8 (Texte sous droits) S326/SALVAYRE Lydie/La Puissance des mouches/1995 Pages 56-57 / 6

    L’histoire du roseau, je savais pas que c’était lui. Ni le nez de Cléopâtre, ça alors !  » Le coeur a ses raisons que la raisons ne connait pas », je pensais que c’était un proverbe. Il n’y a pas d’âge pour apprendre, c’est ça qui est .. »

    En complément, vous pouvez visiter l’exposition Pascal, le coeur et la raison à la Bnf| François-Mitterrand 8 novembre 2016 I 29 janvier 2017 voir le communiqué de presse

    Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information

     

     


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