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Où trouver des sources sur les danses traditionnelles de Tunisie ?

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    Bibliothèque de l’Institut du monde arabe – notre réponse actualisée le 28/04/2023.

    Festival International de Douz à Kebeli en Tunisie le 14 janvier 2017. Homme qui danse avec des pots sur des sons de batterie
    photo-de-issambarhoumi-via-wikimedia-commons-1280×960

    Voici ce que le jeune danseur-chorégraphe tunisien H. Dhaou dit de la danse traditionnelle de son pays :
    « La danse populaire tunisienne, c’est une danse maghrébine, très différente de la danse orientale qui est plutôt aérienne. Au contraire, la danse folklorique tunisienne est très terrienne, très ancrée au sol, enracinée. Le marquage du temps se fait avec les talons alors qu’en danse orientale, il se fait sur les demi-pointes. Vêtus dans de grands burnous, les hommes dansent souvent bras grand ouverts, comme les ailes déployées d’un aigle. C’est le signe de leur virilité. » Hafiz Dhaou, entretien publié dans la revue en ligne Africultures le 30 juin 2003.

    Pour commencer nous vous invitons à consulter les titres d’ouvrages sur la danse en Tunisie signalés dans le catalogue de la bibliothèque de l’Institut du monde arabe(IMA).

    Travaux universitaires

    Danses des hommes et transgressions sociales par Hafsi Bedhioufi – article publié dans la Revue Cultures et Sociétés, p. 93-101, 2010.
    Résumé :
    En Tunisie, comme dans toute l’Afrique du Nord, la danse avec chant et musique fut avant la colonisation une expression majeure de la culture orale des tribus. À l’opposé de la danse dite  » classique  » occidentale, la danse tunisienne concerne chacun et présente prioritairement un aspect festif. La danse est d’abord un moyen d’expression, ce qui explique l’importance de l’improvisation. Sans aborder l’aspect historique de la danse en Tunisie, on peut savoir que les usages sociaux du corps qui ont affecté la danse ont évolué selon les diverses époques et les influences extérieures auxquelles la civilisation tunisienne a été confrontée. Berbères, Romains, Noirs, etc. ont traduit dans leurs danses, directement avec le rythme et le mouvement, leur manière d’ordonner le monde et d’y inscrire leur trajectoire. La danse dit en règle générale la Loi et l’interdit, comme nous allons le voir dans les danses tunisiennes en général. Mais elle peut aussi tenir un contre-discours et affirmer des transgressions. C’est cet aspect que nous retiendrons, pour montrer la nécessaire dialectique entre Ordre et Désordre, et les aspects dionysiaques des actes transgressifs dans la danse tunisienne.

    Nous mentionnons également la thèse de Maud Nicolas :
    La danse en milieu urbain tunisien technique du corps et socialisation par Maud Nicolas ; sous la dir. d’Hélène Claudot-Hawad, 2002.
    Thèse de doctorat : Anthropologie : Aix-Marseille 1 : 2002
    Résumé :
    La danse dont il est question se rencontre à Tunis dans les nombreuses fêtes familiales que sont les mariages, les circoncisions, les anniversaires, ou dans les réunions entre amis, et peut être décrite comme la danse de tout le monde. Après un état des lieux du développement de l’anthropologie de la danse, il s’agit ici de comprendre dans un premier temps la dimension technique de l’événement en visitant celui-ci à la lumière des concepts échafaudés par l’ethnologie des techniques. La difficulté principale rencontrée lors de cette démarche tient à la nature propre de la technique danse, qui est une technique du corps. Dans un deuxième temps, l’observation de l’événement danse permet de remarquer que celui-ci organise l’espace et donne lieu au déploiement de véritables stratégies de mises en scène individuelles et collectives des acteurs sociaux. La gestuelle de danse réalisée par les femmes et par les hommes est décrite littéralement et schématisée par l’utilisation du système d’écriture du mouvement Laban. Il apparaît que contrairement au caractère aléatoire que le discours des informateurs accordent à l’événement danse, la manière dont se déroule ce dernier répond non seulement à une constance dans l’enchaînement des étapes de la soirée mais également met en scène des éléments de gestuelle collective récurrents ainsi qu’une gestuelle individuelle normalisée et codifiée selon les sexes. Ce travail souligne la place que tient la danse au sein des relations sociales, notamment des relations de genre, et explique quel rôle elle joue dans la redéfinition des rapports sociaux à Tunis. Espace de rencontre entre hommes et femmes la piste se révèle être un endroit stratégique d’exposition qui évoque un marché matrimonial. L’analyse de l’événement danse montre que celui-ci contribue à structurer, définir et réactualiser l’organisation sociale.

    Les Danseurs tunisiens d’ E. Deyrolle, Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris – Année 1911, vol. 2, pp. 262-267


    Sélection d’articles

    Rochdi Belgasmi, le corps et l’esprit de la rue tunisienne d’Emmanuelle Jardonnet – paru dans le Journal Le Monde, le 07/06/2017.
    Le jeune danseur et chorégraphe revisite l’étonnante histoire des danses traditionnelles du pays dans une « conférence performée ».
    Extrait :
    Par cet exercice à l’énergie jubilatoire, il réussit à lever la barrière entre une danse populaire aux origines perçues comme honteuses et la danse contemporaine, tout en évitant le piège du folklore. Et souligne au passage la fragilité du statut de danseur en Tunisie, où le mot même a fini par devenir une insulte.

    De la résis-danse à la crème de la discordance : Places et impasses du patrimoine culturel immatériel en Tunisie depuis la Révolution de Habib Saidi
    Article paru dans la revue Ethnologies – Volume 35, Issue 2, 2013, p. 147–161.
    Résumé :
    Dans la foulée de la Révolution, le patrimoine culturel immatériel a fait l’objet d’un débat houleux en Tunisie. Il faut notamment penser aux expressions vestimentaires, artistiques, corporelles, culinaires et festives. Ce débat qui a donné lieu à quelques évènements violents, témoigne d’un malaise qui présidait depuis des décennies au rapport des Tunisiens au passé et à la mémoire collective. Autant dire qu’il renvoie à une crise latente qui n’a jamais été résolue et qui a éclaté telle une bombe à retardement en pleine face de tout le monde dès que l’autorité de l’État n’a plus été en mesure de la contenir par la force de la censure et de l’oppression. Afin de mieux saisir la teneur de ce bouleversement qui a divisé la Tunisie postrévolutionnaire entre modernistes et traditionnalistes, cet article fait état des expressions culturelles à la lumière desquelles le patrimoine culturel immatériel a été interpellé et disputé entre ces deux clans depuis la Révolution.


    Autres ressources en lignes pour découvrir la danse tunisienne

    Nouba des femmes, chorégraphie de Saadia Souya, spectacle de danse présenté le 6 février 2016 à l’IMA. (extrait)

    Nouba de femmes – Chorégraphie Saâdia Souyah

    Les danses tunisiennes – Blog Vitrifolk : présentation des types de danse accompagnés de vidéo


    Eurêkoi – Bibliothèque de l’Institut du monde arabe


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