Accueil » Langues et littérature » J’ai vu dans un article de journal que seules les oeuvres de Shakespeare sont autorisées dans la société que décrit George Orwell dans son roman « 1984 ». Pouvez-vous me confirmer que cela est exact, quel en est la raison et dans quelle partie du roman se trouve cette information ?

J’ai vu dans un article de journal que seules les oeuvres de Shakespeare sont autorisées dans la société que décrit George Orwell dans son roman « 1984 ». Pouvez-vous me confirmer que cela est exact, quel en est la raison et dans quelle partie du roman se trouve cette information ?


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    Réponse apportée le 11/30/2013  par PARIS Bpi – Actualité, Art moderne, Art contemporain, Presse.
    révisée le 23/10/2015

    La phrase que vous citez dans votre question n’est pas vraiment exacte : »Seules les oeuvres de Shakespeare sont autorisées dans la société que décrit George Orwell dans son roman 1984. »

    En effet, non seulement Shakespeare mais aussi Milton, Chaucer, Byron et Swift, grands classiques de la littérature anglaise sont passés à la moulinette de la novlangue dont le but est de détruire leur pouvoir subversif en leur faisant dire le contraire de leur propos. Vous pouvez lire le chapitre 3 mais surtout l’appendice du roman pour avoir une idée plus précise des méthodes du Parti.

    Pour vous répondre, nous avons consulté la version anglaise en ligne de ce roman, puis une version française.
    Shakespeare est cité deux fois dans le roman :

    Première partie Chapitre 3 page 44 de l’édition Gallimard 2007

    « He woke up from his dream with the word “Shakespeare” on his lips » [Winston se réveilla avec sur les lèvres le mot Shakespeare]

    Cette première mention de Shakespeare à la fin du rêve de Winston symbolise la beauté des temps anciens.

    Première partie chapitre 5 page 69 de la même édition

    « Toute la littérature du passé aura été détruite. Chaucer, Shakespeare, Milton, Byron n’existeront plus qu’en versions novlangue. Ils ne seront pas changés simplement en quelque chose de différent, ils seront changés en quelque chose qui sera le contraire de ce qu’ils étaient jusque là. »

    Une dernière mention apparait dans l’appendice expliquant les principes du novlangue page 374 (et dernière page)

    « On était en train de traduire divers auteurs comme Shakespeare, Milton, Swift, Byron, Dickens et d’autres. Quand ce travail serait achevé, leurs écrits originaux et tout ce qui survivait de la littérature du passé seraient détruits »

    Cordialement,

    BiblioSésame – Bibliothèque publique d’information

     


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