Accueil » Langues et littérature » J’ai le plaisir de solliciter votre amabilité pour m’informer sur l’origine du nom MAHOMET dans la langue française. On dit que cette origine est turque mais j’ai des doutes. Je vous remercie pour l’attention accordée à ma demande et vous prie de recevoir mes meilleures salutations.

J’ai le plaisir de solliciter votre amabilité pour m’informer sur l’origine du nom MAHOMET dans la langue française. On dit que cette origine est turque mais j’ai des doutes. Je vous remercie pour l’attention accordée à ma demande et vous prie de recevoir mes meilleures salutations.


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    Réponse apportée le 12/12/2011  par PARIS – Bibliothèque de l’Institut du Monde Arabe – Monde Arabe, Islam

    Selon le dictionnaire des noms propres Le Petit Robert (2011) Mahomet est une altération (déformation) du nom Muhammad, qui a succédé à la forme Mahom, courante en ancien et en moyen français. Une autre translittération a donné Mohammed.

    L’étymologie en arabe de Muhammad a pour origine hamida qui signifie louer, glorifier ; Muhammad signifie donc « loué, digne de louanges »

    Le site Memo fait une présentation assez complète de l’étymologie et de l’histoire du nom Mahomet dans la langue française, notamment à partir de différents dictionnaires et encyclopédies :

    « Le nom français « Mahomet » serait, selon l’historienne Jaqueline Chabbi, la traduction de la forme latine « Mahometus » dans un ouvrage en latin de Raymond Lulle}} dont la première version – aujourd’hui perdue – était rédigée en arabe. Un peu plus d’un siècle auparavant, c’est la forme « Machumet » () qui apparait dans la traduction du Coran faite en latin à la demande de l’abbé de Cluny Pierre le Vénérable en 1142. Ce dernier, contempteur des ennemis du christianisme, présente Mahomet comme une créature satanique à mi-chemin entre Arius et l’Antéchrist mais fait montre de respect envers les musulmans. . Elle est publiée en 1543 puis 1550 à Bâle par le philologue protestant Theodor Bibliander, constituant le premier volume de son fameux « Machumetis Saracenorum principis, ejusque successorum vitae et doctrina, ipseque Alcoran », ouvrage à connotation polémique qui rencontre un grand succès et sert à la première version française considérablement révisée par André Du Ryer, publiée en 1647sous le titre « l’Alcoran de Mahomet ».

    « Mahomet » ne serait donc pas une transcription ou une francisation fautive des formes arabes, turques ou persanes actuelles, mais un nom propre ancien , ainsi qu’en latin au , et en grec auparavant. . , par l’introduction que Daniel de Larroque donne à sa traduction depuis l’anglais de la Vie de Mahomet d’Humphrey Prideaux, que aux Échelles du Levant}}. Il en indique la phonétique par l’orthographe Mohammed qui figure dans l’index du livre où il renvoie à Mahomet, mot consacré par l’usage .

    Le linguiste Michel Masson émet l’hypothèse, à l’aide de sources linguistiques et historiques prises dans des contextes et des époques variées, que « Mahomet » serait la transcription volontairement fautive de « Muhammad » et que cette déformation dénoterait un rejet du prophète de l’islam en Occident. Il mentionne dans une note l’existence antérieure d’une forme grecque, « Maometos » aurait pu être la transcription ou la reprise d’une forme grecque venant de Byzance}}.

    Évolution de l’usage
    Mahomet est la forme française la plus communément attestée dans les encyclopédies et dictionnaires depuis le XVIIème siècle jusqu’à nos jours, tandis que la forme arabe est en général orthographiée Mohammed. Les nouvelles transcriptions contemporaines du nom, Mohamed ou Mohammed ou Muhammad, ont parfois conduit à proposer l’adoption d’un nouveau terme en français. Cette question n’a toutefois pas été évoquée à l’Académie française. Cependant, l’Encyclopædia Universalis fait usage de la graphie Muhammad dans son article consacré au prophète de l’islam, sous la signature de l’historien Maxime Rodinson et le dictionnaires Larousse titre son article Mahomet ou Muhammad. Parmi les chercheurs et à titre d’exemples, Abdurrahmân Badawî, traducteur d’Ibn Ishaq, écrit Muhammad, Hermann Zotenberg, traducteur de Tabarî, utilise Mohammed, Vincent Monteil, traducteur d’Ibn Khaldoun, utilise Muhammad. A l’instar de ces derniers, nombre de spécialistes de l’Islam, n’utilisent plus la forme « Mahomet » dans leur travaux en français quand d’autres restent attachés à cette forme savante . »
    Source : site Memo http://www.memo.fr/Dossier.asp?ID=514#Som3>

    Merci de votre confiance.

    Cordialement,

    Eurêkoi – Bibliothèque de l’Institut du monde arabe
    http://www.imarabe.org/page-sous-section/la-une>

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