Des bandes dessinées où il est question de spiritualité

Commençons par un grand classique de la bande dessinée franco-belge, le vingtième volume de la série Tintin, qui peut se (re)lire comme un archétype de la recherche spirituelle : une quête de la pureté symbolisée par la couleur blanche et une ascension semée d’embûches. Lorsqu’il a conçu cette histoire, Hergé traversait une période difficile, pleine de doutes. Il en a tiré ce que beaucoup de critiques du 9ème art considèrent comme son chef d’œuvre.

Passons maintenant à une bande dessinée toute récente, qui se déroule dans la même région du monde, mais en prend d’une certaine façon le contrepied. Réaliste, âpre, autobiographique, elle montre que la recherche de l’idéal ne s’effectue pas toujours suivant les chemins prévus.

Une vue sans aucun doute plus romanesque que guidée par une démarche spirituelle mais qui revisite brillamment aussi bien la Bible que les évènements contemporains. Les dessins sont superbes.

Dans son récit comme dans les deux suivants de la série, Jean-Claude Servais mêle très habilement tradition chrétienne et croyances païennes antiques. Servais est aussi un dessinateur magistral de la nature qui magnifie les paysages de France traversés par les protagonistes.

Mariage très heureux de l’humour et de la spiritualité ! La série situe son action en 33 après J.-C. et revisite les traditions juive et chrétienne. Il faut lire les 3 premiers volumes, ensuite l’histoire s’essouffle un peu.

Une réflexion enthousiasmante sur ce qui fait l’essence du messianisme. Le dessin bouillonnant de Rosinski convient parfaitement à l’ambiance post-apocalyptique du récit qui est une réussite majeure de Jean Van Hamme, l’auteur de Thorgal.