Classiques du réalisme magique japonais

IUT Paris Rive de Seine.

Trois lanternes japonaises allumées.

Le réalisme magique est un genre fantastique où la frontière entre imaginaire et réalité est abolie. Nous vous proposons quelques classiques du genre au sein de la littérature japonaise.

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Les Belles Endormies

Publication:

Auteur(s): Yasunari Kawabata

Éditeur(s): Le Livre de Poche, Albin Michel

Traducteur(s): René Sieffert

Résumé :

Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchissait le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques. Pour Eguchi, ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de son passé, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait ? au seuil de la mort, à la douceur de l’enfance et au pardon de ses fautes.

L’avis du bibliothécaire

Eguchi et d’autres vieillards comme lui viennent tous les soirs dans une mystérieuse demeure passer une nuit aux côtés de jeunes filles endormies sous l’effet de narcotiques, qui lui permettent de se souvenir des femmes de sa jeunesse. Dans ce roman, Yasunari Kawabata parvient à présenter un concept dérangeant et étrange et à le transformer en une expérience mélancolique et très humaine, avec une réflexion sur des hommes proches de la mort méditant sur leurs vies, mais aussi sur le sort de ces femmes, droguées et inconscientes pour satisfaire des vieillards.

M/T et l’histoire des merveilles de la forêt

Publication:

Auteur(s): Kenzabūro Ōé

Éditeur(s): Gallimard

Traducteur(s): René de Ceccatty, Ryôji Nakamura

Résumé :

«Crac, voici l’histoire. Vraie ou fausse, qui le sait? Mais comme c’est une vieille histoire, il faut que tu l’écoutes en croyant qu’elle est vraie, même si elle est fausse. D’accord? – Oui!» Il était une fois un village au fond d’une vallée, dans l’île de Shikoku. C’est là que jadis se sont rassemblés des fuyards, bannis hors de la ville du château. Ils ont fondé, après un long périple, une société autonome de rebelles. La forêt les entoure et, dans la forêt, des forces mystérieuses : les «merveilles». Une rivière capable de détruire une armée entière. Un déluge qui dévaste la terre. Un chef, surnommé le «destructeur», des jeunes femmes appelées les filles de l’île des «pirates», des villageois qui ressemblent aux démons de l’enfer bouddhiste, une géante, des vieillards qui ne savent plus s’ils vivent un rêve ou rêvent leur vie et qui disparaissent dans les nuées au clair de lune et un enfant qui est né avec une malformation qui semble la marque fatale des «merveilles de la forêt». Dans ce roman complexe et magique, Kenzaburô Ôé prend le ton d’un conteur. Il nous raconte, dans un style envoûtant, l’histoire mythique de son village natal, telle que la psalmodiait sa grand-mère. À travers les légendes et les anecdotes venues de son enfance, il tente de tisser le fin réseau de l’histoire et du rêve, autour de ce signe mystérieux : M/T. La nostalgie émerveillée est ici accompagnée d’une réflexion brillante sur la structure des révoltes, sur les sociétés autarciques et sur les mythologies régionales. Et surtout, l’auteur du Jeu du siècle offre à son fils, Hikari, qui est, depuis longtemps, le centre de son œuvre, un bouleversant témoignage d’amour.

L’avis du bibliothécaire

Au sein de l’île de Shikoku se trouve un village constitué de rebelles bannis de la ville et entouré d’une forêt peuplée de forces mystérieuses : les « merveilles ». Avec une structure narrative très déconcertante, M/T et l’histoire des merveilles de la forêt nous donne un récit à la fois personnel et intergénérationnel. Au milieu de ces contes entremêlés, tous aussi fascinants les uns que les autres, se trouve une réflexion sur la transformation de l’histoire en mythe et sa transmission au fil du temps.

Kitchen

Publication:

Auteur(s): Banana Yoshimoto

Éditeur(s): Gallimard

Traducteur(s): Dominique Palmé

Résumé :

Que faire à vingt ans, après la mort d’une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu’on aime les cuisines plus que tout au monde ? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétative de Mikage, l’héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l’invite à partager l’appartement où il loge avec sa mère. Mikage s’installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente… Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de « minimalisme flou », une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s’est reconnue.

L’avis du bibliothécaire

Ce roman en contient en réalité deux, celui de Kitchen et de Moonlight Shadow ; mais bien que très distinctes, ces histoires relatent toutes deux le récit d’une jeune femme faisant face au deuil et devant apprendre à le dépasser. Dans Kitchen, il s’agit de Mikage qui vient juste de perdre sa grand-mère, et qui va se retrouver à vivre chez un jeune homme et sa mère, un personnage haut en couleurs. Moonlight Shadow raconte l’histoire de Satsuki, qui vient juste de perdre son petit ami de quatre ans et qui a du mal à s’en remettre, jusqu’à ce qu’elle rencontre une étrange jeune femme. Les deux récits, très touchants et à la narration rythmée, arrivent à se faire miroir l’un de l’autre en écrivant la façon dont leurs personnages se reconstruisent petit à petit après un drame.

Alors Belka, tu n’aboies plus ?

Publication:

Auteur(s): Hideo Furukawa

Éditeur(s): Éditions Philippe Picquier

Traducteur(s): Patrick Honnoré

Résumé :

En 1943, l’armée impériale japonaise laisse derrière elle quatre chiens sur une île déserte. Ils la quitteront, et leurs descendants se répandront sur la terre pour chercher, au fil de leur généalogie chaotique, un lieu où ils puissent se sentir véritablement à leur place. Leur terre promise à eux. Ils participeront à toutes les aventures du XXe siècle, sur terre, sur mer, et même au-delà, pour nous donner à lire, dans un prodigieux renversement de valeurs, une nouvelle histoire du monde et adresser en même temps une déclaration de guerre à notre XXIe siècle. Un roman polyphonique au rythme trépidant et d’une insolence extravagante qui remet en cause l’autorité naturelle de l’humanité sur le monde. Un livre hors normes dans la littérature japonaise contemporaine qui repousse stylistiquement encore plus loin les frontières du réel et de la fiction. De quoi est fuit le monde, selon vous, sinon de fiction ? Car il s’agit bien, dans ce roman, de lâcher les chiens de la fiction !

L’avis du bibliothécaire

Alors Belka, tu n’aboies plus ? raconte l’histoire étrange mais intrigante de la destinée d’une lignée de quatre chiens de combat japonais et américains, de 1945 aux années 90, qui vont participer à toutes les guerres asiatiques de la seconde moitié du XXème siècle. C’est un récit unique à la fois palpitant et émouvant d’une accumulation de vies de témoins muets et actifs sur l’absurdité des guerres humaines, captivant par son concept aussi bien que par sa tenue historique.

La Légende des Akakuchiba

Publication:

Auteur(s): Kazuki Sakuraba

Éditeur(s): Editions Piranha

Traducteur(s): Jean-Louis de la Couronne

Résumé :

Toko raconte le destin hors du commun de sa famille : celle de sa grand-mère, enfant abandonnée qui intégra l’illustre clan Akakuchiba et régna en matriarche sur cette dynastie d’industriels de l’acier, et celle de sa mère, femme rebelle qui rejoignit un clan de motards avant de devenir une célèbre mangaka et de sauver la famille du déclin dans les années 1970.

L’avis du bibliothécaire

Avec La Légende des Akakuchiba, Kazuki Sakuraba nous entraîne dans l’histoire familiale de trois générations de femmes, des années 50 jusqu’aux années 2000. En partant de la grand-mère, fillette abandonnée qui deviendra la matriarche d’une dynastie d’industriels de l’acier, à la mère, chef d’un gang de motardes devenue une célèbre mangaka jusqu’à la petite fille, qui cherche sa place dans le monde moderne ; chacune de leur vie est illustrative d’une période de l’histoire japonaise, toutes aussi attachantes qu’attrayantes à suivre.

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