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C’est quoi l’héritage classique et baroque ?

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    Bibliothèque publique d’information – notre réponse actualisée du 30/09/2023.

    Peinture de la Sainte Famille par Pierre Paul Rubens, peintre baroque
    Peinture de la Sainte Famille par Pierre Paul Rubens, peintre baroque Wikimedia Commons

    « Aussi longtemps que la civilisation de la Renaissance a été considérée comme la forme en soi de la civilisation moderne, il était légitime de voir dans le Baroque, aussi bien d’ailleurs que dans le Classique, le développement, plus ou moins fidèle à l’esprit primitif, d’une forme d’art qui avait atteint, au début du XVIe siècle, à Rome, son apogée : en somme une continuation et aussi une détérioration. Mais cette idée a cessé d’être valable » (Pierre Francastel, Baroque et classique : une civilisation). Suite à ce renouvellement du regard, ces courants artistiques ont fait l’objet de nouvelles études, et leur héritage réévalué. Quelles sont les caractéristiques de ces courants ? Et quel est l’héritage classique et baroque ? Petite sélection de ressources documentaires sur ce sujet.

    Sommaire

    Repères chronologiques sur les périodes des courants d’art classique et baroque
    Des ressources de base sur l’art classique et baroque

    La question de l’héritage du baroque et du classique

    Repères chronologiques sur les périodes des courants d’art classique et baroque

    Le site histoiredelart.net propose une petite infographie de Chronologie des courants picturaux.

    Pierre Francastel (historien de l’art de référence), dans l’article Baroque et classique : une civilisation, Annales. Economies, sociétés, civilisations. 12ᵉ année, n° 2, 1957, p. 207-222 (consultable sur Persée, plateforme de SHS en accès ouvert), revient sur les difficultés à donner des repères chronologiques à ces deux courants, et les débats auxquels cela a donné lieu. Il les place tout deux fin XVIe jusqu’au XVIIIe siècles, tout en en dévoilant les distinctions.

    Des ressources de base sur l’art classique et baroque

    • Des articles

    Pour clarifier un peu les idées, on peut commencer par regarder la fiche pédagogique mise à disposition par l’Académie de Versailles Baroque et classicisme au XVIIe siècle.

    Un billet de blog dans Gallica est consacré à André Le Nôtre (1613-1700), « le plus célèbre jardinier paysagiste de l’époque Classique » par Nathalie Hersent, 13/04/2017.

    C’est auprès de Simon Vouet et de François Mansart que Le Nôtre apprit les règles de l’art du classicisme et des perspectives qu’il mit en application plus tard dans l’élaboration de ses jardins.

    Dans l’article pré-cité, Baroque et classique : une civilisation, Annales. Economies, sociétés, civilisations. 12ᵉ année, n° 2, 1957, p. 207-222 (consultable sur Persée, plateforme de SHS en accès ouvert), Pierre Francastel analyse chacun de ces deux courants en le ressituant dans le contexte du courant de civilisation qui les a vus naître et de la conception du monde dont chacun participe.

    Universel, le Baroque est, en outre, un style de combat, car il est l’instrument d’une conquête : c’est un style agressif de propagande. […] Nul doute, par exemple, qu’il n’existe une relation précise entre les formes du Baroque plastique et monumental et le débordement des formes oratoires dans la poésie ou l’éloquence ; […] Dans de telles limites, l’emploi du terme de Baroque paraît légitime pour caractériser un mouvement de la pensée et de l’action humaines au XVIIe et XVIIIe siècles, en Europe et dans les pays soumis à son influence. (p. 210-211)

    • Des ouvrages

    L’art classique et le baroque de Pierre Cabanne, [Nouvelle éd.] Larousse, Coll. Comprendre, reconnaître, 2013.
    Présentation : Articulé de manière chronologique et thématique, cet ouvrage retrace l’évolution tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles des deux grands courants artistiques qui se sont partagés l’Europe : de Bernin à Gainsborough en passant par Poussin, Rembrandt, Velasquez ou Vermeer.

    Renaissance et baroque d’Heinrich Wölfflin, éd. Parenthèses, 2017. L’éditeur a mis à disposition sur le web un extrait de ce texte, précédé par une très intéressante présentation de l’ouvrage par Bernard Teyssèdre qui rappelle les distinctions stylistiques établies par Wölfflin entre le classique et le baroque : « Le classique est linéaire et plastique, le baroque est pictural », « La vision classique projette le spectacle en surface[…] La vision baroque pénètre l’espace en profondeur », « La composition classique est close : chaque élément, nécessaire en sa place, se rapporte à chaque autre et à l’ensemble selon des proportions définies. La composition baroque est ouverte », …
    Extrait :

    « barrueco » (si l’on accepte l’étymologie espagnole) désigne une perle qui peut être de belle eau, mais qui perd de son prix faute d’être parfaitement ronde. Irrégularité, anomalie, voilà qui convenait peu à définir un style, plutôt une absence de style […] L’audace [de Wölfflin] fut d’écrire, pour la première fois, que cette période de l’art italien n’était nullement simple décadence, et que le baroque avait son style propre, irréductible au style classique. […] 1) Le classique est linéaire et plastique, le baroque est pictural. La figure, arrêtée en ses contours une fois pour toutes, se dissout en image mouvante ; l’être n’est plus conçu comme immuable essence, mais comme perpétuel devenir ; l’absolu n’est plus le parfait, mais l’infini. […]

    L’art classique et baroque : 1600-1770, l’art en Europe de Caravage à Tiepolo : Bernin, François Boucher, Canaletto, Le Caravage, Thomas Gainsborough, Frans Hals, William Hogarth, Georges de La Tour, Nicolas Poussin, Rembrandt, Guido Reni, Rubens, Giambattista Tiepolo, Anton Van Dyck, Diego Vélasquez, Jan Vermeer, Antoine Watteau, Francisco de Zurbarán de Francesca Castria Marchetti, éd. Gründ, 2005.
    Présentation : De la fin du XVIe, début de la période baroque, au retour de l’art classique, début du XVIIe siècle, les grandes figures et les chefs-d’oeuvre du baroque sont passés en revue. Dressant un tableau de plus d’un siècle d’art et d’histoire, l’ouvrage s’appuie sur le contexte politique et social et analyse architecture, sculpture, peinture et arts décoratifs.

    Le baroque de Victor-Lucien Tapié, éd. Presses universitaires de France, coll. Que sais-je ?, 2002. Cet ouvrage est consultable en ligne sur la plateforme Cairn.info.
    Présentation : Ce livre présente ce mouvement artistique né au XVIe siècle : les conditions historiques de sa genèse, les expériences esthétiques auxquelles il a donné jour en France, en Italie, en Espagne, dans les pays ibériques et dans les pays danubiens.
    Une analyse critique de cet ouvrage a été faite par Pierre Francastel dans l’article Baroque et Classicisme : histoire ou typologie des civilisations ?, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 14ᵉ année, n° 1, 1959, p. 142-151 (consultable sur Persée).

    Baroque et classicisme : anthologie de Rudy Le Menthéour, éd. Flammarion, coll. Etonnants classiques, 2003.
    Présentation : Anthologie destinée aux élèves de première : rapide présentation du sujet, chronologie, cinq chapitres (le plaisir et la règle, théâtre du monde, la morale et le monde…) et trois dossiers (la querelle des Anciens et des Modernes, baroque et classicisme dans les arts, principales figures du baroque et du classicisme). Contient une trentaine de textes d’auteurs (Molière, Boileau, Bossuet…).

    En ligne, un extrait de l’ouvrage Le classicisme. L’avènement du modèle littéraire français 1660-1680, de Emmanuel Bury (éd. Nathan, 1993) est consultable sur le site web de Numilog.


    La question de l’héritage du baroque et du classique

    L’héritage de l’art classique

     The classical heritage in Nordic art and architecture : acts of the seminar held at the University of Copenhagen 1st-3rd november 1988, de Marjatta Nielsen, Museum Tusulanum Press, Acta hyperborea, 1990. Mais il s’agit, d’après la notice, de l’art classique de l’Antiquité.

    Drama and the classical heritage : comparative and critical essays, de Clifford Davidson, Rand Johnson, & John H. Stroupe, éd. AMS press, 1993. La notice du catalogue indique qu’il s’agit d’études sur le théâtre antique.

    Paysages, l’héritage de Le Nôtre de Chiara Santini et Michel Audouy, éd. Actes Sud, 2021.
    Présentation (extrait de la 4ème de couverture) : Ce que l’on retient aujourd’hui des jardins classiques est souvent le contraire de ce qu’André Le Nôtre (1613-1700) a apporté au paysage et à l’art des jardins. La pensée paysagère de ce concepteur à part entière ne se réduit pas à des parterres tirés au cordeau ni à des perspectives monotones, mais s’ouvre à l’organisation du territoire, à la mise en réseau des différentes entités spatiales qui composent les domaines, à l’aménagement urbain.

    Le Château de Versailles a également consacré un dossier, consultable en ligne, à l’exposition « André Le Nôtre en perspectives 1613 – 2013« , 2013-2014. La partie II est consacrée à l’héritage d’André Le Nôtre (p. 23-26).
    Extrait :

    Si Le Nôtre meurt en 1700, les enseignements tirés de son œuvre se diffusent durant tout le XVIIIe siècle, en France comme à l’étranger. Des développements nouveaux y sont apportés par des proches collaborateurs. Parmi eux, on peut citer les petits neveux de Le Nôtre, Claude Desgots et Armand-Claude Mollet, l’architecte du roi Robert de Cotte ou des héritiers plus lointains comme les architectes Alexandre Le Blond, qui travaille pour Pierre Ier de Russie, ou encore Louis-Denis Le Camus au service du duc de Choiseul. […] Tout au long du XXe siècle et jusqu’à nos jours, l’art d’André Le Nôtre continue ainsi d’inspirer les jardiniers, mais aussi les architectes et les urbanistes, une référence qui se traduit à la double échelle du jardin et du paysage urbain, dans une grande diversité d’approches et de significations.

    Classicisme et Lumières de Carole Talon-Hugon, éd. PUF, 2015.
    Présentation (4ème de couverture) : Le Grand Siècle est marqué par l’invention décisive de la catégorie moderne de beaux-arts, qui rassemble dans un sous-ensemble inédit les arts visant le beau. Au sein des académies s’opère alors une reconfiguration des mondes de l’art et du statut de ses acteurs, mais aussi un développement remarquable de la réflexion théorique sur les arts. À la métaphysique du beau des Anciens succède une manière moderne et toute sensible de penser la beauté, qui délie celle-ci du bien comme du vrai. L’invention du goût comme sens du beau en est la conséquence directe, et celle du sublime – qui accueille toute la transcendance perdue par la beauté – sa conséquence indirecte. La critique d’art (Diderot), l’histoire de l’art (Winckelmann) et l’esthétique (Baumgarten) peuvent alors voir le jour.

    L’ABCdaire de Prud’hon et le néo-classicisme de Pierre-Paul Prud’hon, éd. Flammarion, 1997.
    Présentation : Se définissant par une volonté de renouvellement de l’art et par une rupture avec l’héritage baroque et rococo, la réaction néo-classique n’a rien d’un pastiche scolaire des sources antiques. Bien au contraire, ces artistes ne voient dans l’Antiquité qu’un moyen de retrouver la nature. Le point sur ce mouvement artistique.

    L’héritage de l’art baroque

    Chopin et l’héritage baroque, de Jean-Jacques Eigeldinger, P. Haupt, coll. Sonderdruck aus den Schweizer Beiträgenzur Musikwissenschaft ; Bd. 2, [cop. 1974].

    Intrigantes incertitudes. Exposition. Saint-Etienne, Musée d’art moderne. 2016, d’Eugenio Viola et Lorand Heygi, éd. Fage, 2016. Il s’agit d’un catalogue d’exposition.
    Présentation : A partir de la présentation d’une sélection d’oeuvres d’artistes majeurs d’Europe, d’Afrique et d’Amérique, cet ouvrage invite à explorer les mondes du dessin contemporain. Il interroge l’héritage culturel des sociétés qui se sont succédé, du maniérisme au romantisme, du baroque au surréalisme. ©Electre 2016

    Art baroque, art d’enfance, de Jean Perrot, éd. Presses universitaires de Nancy, 1991.
    Du même auteur est consultable en ligne le document intitulé Le baroque : des contes de Perrault à Harry Potter. Surprises du baroque et attention des lecteurs. L’auteur y examine les modes de résurgence de la littérature baroque dans les contes.

    Depuis le Chat Botté de Charles Perrault dans le conte de 1697 (illustré par dans un style baroque postmoderne par Jean Claverie en 1962 chez l’éditeur Nord‐Sud), depuis la Chatte Blanche de Madame d’Aulnoy dans le conte de ce titre publié la même année, la magie des métamorphoses et les animaux anthropomorphes assurent les fondements d’une esthétique baroque empruntée au merveilleux des mises en scènes des ballets de cour, dès les débuts de la littérature de loisir écrite pour la jeunesse.

    Une thèse de doctorat en études théâtrales porte sur cet héritage au XXIème siècle : La scène lyrique baroque au XXIe siècle. Pratiques d’atelier et (re)création contemporaine par Caroline Mounier-Vehier, Julia Gros de Gasquet (dir.) et Thierry Favier (dir.), Université Paris 3, 2020.
    Présentation : Associant un répertoire, les œuvres de musique lyrique pour la scène créées entre le début du XVIIe et le milieu du XVIIIe siècle en Europe, et des pratiques musicales, dites historiquement informées, la scène lyrique baroque connaît un essor considérable depuis les années 1990. […] En effet, si le spectacle lyrique baroque implique, comme pour toute production lyrique, une interprétation à la fois musicale et dramaturgique de l’œuvre choisie, il nécessite aussi un travail sur les sources anciennes qui peut conduire à amplifier le geste de création, dans une activité de création collective dont un modèle peut être l’atelier d’artiste. C’est ce que cette thèse s’attache à montrer, en suivant le fil des questions suivantes : comment la redécouverte de formes anciennes de spectacles en musique se déploie-t-elle sur la scène contemporaine depuis la fin des années 1990 ? En quoi les œuvres ainsi redécouvertes sont-elles moins retrouvées que réinventées, dans une démarche de création qui implique une forme de patrimonialisation ? […]


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