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Qu’est-ce que le free jazz et quelle différence avec les autres courants de jazz ?

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    Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 22/02/2006. (Actualisée le 25/06/2021)

    Portrait de Ornette Coleman en train de jouer du free jazz
    © Geert Vandepoele, CC BY-SA 2.0

    « Le free jazz apparaît aux États-Unis au début des années 1960, dans un contexte politique agité (guerre du Vietnam) et à un moment où la contestation sociale grandit au sein de la communauté noire. Cette New Thing, traduction musicale de ce vent du changement, a pour projet de libérer la musique improvisée afro-américaine des schémas musicaux et sociaux établis. »
    Free Jazz sur l’Encyclopédie Universalis par Eugène Lledo
    Alors quelles sont les origines et les caractéristiques du free jazz, quelle différence avec les autres courants de jazz ?


    Origine et histoire du free jazz

    Un mouvement social et musical

    L’article Free Jazz par Bertrand Backeland sur Point Culture en 2018 permet de comprendre les origines de l’émergence du free jazz.
    Extrait :
    « Plus qu’un style, le free jazz est la bande son d’un véritable mouvement de société qui émerge début des années 60 aux Etats-Unis. Il résulte de la concomitance de deux facteurs : le premier portant sur un aspect socio-politique, la musique comme véhicule et terrain de revendications (accrues) pour l’égalité des droits civiques de la communauté afro-américaine, le second portant sur un aspect d’expérimentations sonores (en grande partie liées à l’improvisation). »

    Le free jazz est bien vivant, merci pour lui! par Maxime Delcourt, Slate, 2016.
    Extrait :
    « le saxophoniste signe l’acte de naissance officiel du free jazz, genre musical qualifiant autant l’élan de liberté insufflé par une musique en phase avec le mouvement des droits civiques noirs américains qu’une volonté de s’émanciper du carcan de la note bleue. »

    Free jazz Black power
    Philippe Carles et Jean-Louis Comolli, Gallimard, 2000.
    Résumé :
    « Secouer l’histoire, celle du jazz, celle des Blues People, celle de l’Amérique en lutte contre elle-même, le poids des fantômes du passé, le poids des revenants des esclaves qui reviennent danser la nuit dans les têtes, le free jazz secoue les chaînes du corps noir qui est dans l’histoire blanche, invisible, hors champ. »

    Chants libres : le free jazz en France, 1960-1975
    Vincent Cotro et Didier Levallet, Éditions Outre Mesure, 1999.
    Résumé :
    « Etude historique et musicologique du jazz créé en France dans le sillage du free jazz américain. Retrace le contexte intellectuel et artistique qui a permis la pénétration et l’implantation en Europe d’une nouvelle esthétique musicale, dans les années 1960-70. Puis dresse le portrait des principaux créateurs de cette mouvance libertaire du jazz (solistes ou collectifs). »


    Les caractéristiques du free jazz

    La France underground : free jazz et rock pop, 1965-1979, le temps des utopies
    Serge Loupien, Payot & Rivages, 2018.
    Résumé :
    « Une étude de la musique underground française dans les années 1960 et 1970 : le rock indépendant, le free jazz ou encore les premiers festivals. »

    La critique parisienne et la légitimation du free jazz. Vers une politisation du commentaire esthétique (1959-1965) par Lucas Le Texier, Marges, n°26, p. 34-43, 2018.
    Extrait :
    « Les musiciens de free jazz introduisent de nouvelles façons de jouer et les utilisent pour contester l’étiquette commune «  jazz », jugeant celle-ci à la fois trop contraignante stylistiquement et trop connotée historiquement. La réception du free jazz par les critiques musicaux produit des tensions entre eux, et ce au sein des deux revues principales de la presse jazzistique, Jazz Hot et Jazz Magazine. »

    Le jazz dans tous ses états : histoire, styles, foyers, grandes figures
    Franck Bergerot, Larousse, 2015.
    Résumé :
    « Présente les bases nécessaires à la compréhension du jazz. Détaille les grandes phases de l’histoire du jazz, work songs, spirituals, gospel, blues, ragtime, jazz hot, swing, cool, hard bop, free et évoque les grands foyers, les évolutions musicales et instrumentales en replaçant le jazz dans le contexte de la condition des Afro-Américains. »

    Quelques territoire du Jazz: L’expérience Free (2/4) dans l’émission Culture Musique par Matthieu Garrigou-Lagrange sur France Culture en 2015.
    Extrait :
    « Musique déroutante où l’harmonie et le thème disparaissent souvent au profit de la puissance de l’énergie collective et de l’improvisation, le « free » constitue alors la tentative des musiciens noirs de se réapproprier le jazz, capté les décennies précédentes par les impératifs commerciaux, sociaux, raciaux, culturels de la majorité blanche »

    Free jazz, la catastrophe féconde : une histoire du monde éclaté du jazz en France, 1960-1982
    Jedediah Sklower, l’Harmattan, 2006.
    Résumé :
    « Etude de la musique des années 1960 et 1970 à travers le prisme du monde éclaté du jazz permettant une analyse des circulations esthétiques et idéologiques qui en rythmèrent le paysage contre-culturel. »

    Free jazz, un plan de consistance par Bruno Heuzé, Chimères. Revue des schizoanalyses, n°51, p. 107-117, 2003.
    Extrait :
    « Le free jazz va donc s’abstraire d’une forme préétablie, pour se distribuer sur la temporalité qu’il crée, tout en circulant dans l’instant, au plus près
    du pli ontologique entre son et musique. »


    Les grands musiciens de free jazz

    Ouvrages imprimés

    Free jazz
    Maxime Delcourt, le Mot et le reste, 2016.
    Résumé :
    « L’émergence de cette nouvelle approche du jazz depuis la fin des années 1960, fortement liée à celle des mouvements contestataires américains d’abord, puis européens, est retracée au travers de 50 portraits de musiciens : Ornette Coleman, Albert Ayler, Archie Shepp, Don Cherry, etc »

    Polyfree : la jazzosphère, et ailleurs, 1970-2015
    Éditions Outre Mesure, 2016.
    Résumé :
    « Ces 27 textes interrogent les évolutions récentes du jazz : ses relations avec les autres courants musicaux, les figures incontournables (William Parker, Steve Coleman, John Zorn, etc.), les spécificités régionales (en France, au Japon, en Afrique du Sud, etc.), la place des femmes, le rôle de la batterie et du silence, etc. »

    Free jazz
    Jean-Claude Pinson, Éditions Joca Seria, 2004.
    Résumé :
    « Recueil de poèmes faisant revivre les grands noms de la musique jazz. »

    Free jazz : une étude critique et stylistique du jazz des années 1960
    Ekkehard Jost, Outre mesure, 2002.
    Résumé :
    « Analyse des manifestations musicales essentielles du free jazz, courant né à la fin des années 50 sous le nom de « new thing ». Le mouvement se caractérise par une grande hétérogénéité, le critère commun des styles personnels se situant dans le refus des normes traditionnelles. Les études portent sur des musiciens plutôt que sur des courants : J. Coltrane, C. Mingus, O. Coleman, C. Taylor, etc. »

    Autobiographie du jazz : accompagnée de plus de cent cinquante solistes
    Jacques Réda, Climats, 2002.
    Résumé :
    « Une anthologie des musiciens de jazz, des plus grandes figures (Armstrong, Ellington, Parker, Coltrane, etc.) aux personnages moins connus mais qui ont contribué eux aussi à l’histoire du genre. Les musiciens sont présentés dans l’ordre de leur date de naissance, tout style confondu (du ragtime au free jazz). »

    Du be-bop au free jazz : formes et techniques d’improvisation chez C. Parker, M. Davis et O. Coleman
    Jacques Aboucaya et Jean-Pierre Peyrebelle, Presses universitaires du Mirail, 2001.
    Résumé :
    « Consacré aux Formes et techniques de l’improvisation dans le jazz de 1940 à 1960, l’ouvrage présente une analyse détaillée d’œuvres de référence – Koko, Billie’s bounce, Now’s the time, Flamenco sketches, So what, Free jazz – ; »


    En ligne

    Marcus Miller, le grain de folie du free-jazz par Francis Marmande, Le Monde, 2013.
    Extrait :
    « Non, son trait dominant, c’est une curiosité sans bornes. Curiosité des êtres, des musiques, curiosité du monde, des langues, des accents, des situations politiques : « J’aimerais grandir comme John Coltrane, atteindre sa pensée. » »

    A genoux devant Ornette Coleman, ex-maudit du free jazz par Sylvain Siclier, Le Monde, 2009.
    Extrait :
    « Clameur à l’entrée de la star, qui n’est plus du tout, on s’en doute, un maudit du free jazz. »

    La mort de Max Roach, un des pères du be-bop et du free jazz, Le Monde, 2007.
    Extrait :
    « Marié de 1962 à 1970 avec la chanteuse Abbey Lincoln, qui l’aide à sortir d’années d’alcool et de drogue, il est aux côtés de Martin Luther King ou de Malcolm X. Il participe également à l’émergence du free jazz. »

    Le free jazz perd le souffle Steve Lacy par Serge Loupien, Libération, 2004.
    Extrait :
    « En 1953, donc, Steve Lacy croise la route mal pavée de Cecil Taylor, qui l’invite à se jeter résolument et sans trop réfléchir, un peu comme on saute à l’élastique, dans le maelström du free jazz. »


    Écouter du free jazz

    Il est possible d’écouter quelques extraits de free jazz sur la plateforme Napster

    YouTube propose des playlists composées de différents musiciens de free jazz.

    Ornette Coleman – Free Jazz (1961) (Full Album)

    Ornette Coleman – Free Jazz (1961) (Full Album)
    Jazz Time with Jarvis X
    01/07/2017

    Pour aller plus loin

    L’exposition Le siècle du jazz de 2009 au Quai Branly
    Extrait :
    « Le jazz constitue l’un des événements artistiques majeurs du XXe siècle. Cette musique apparue dans les premières années de ce siècle, est plus qu’un simple genre musical. Elle a révolutionné l’univers musical et a également initié une nouvelle façon d’être dans la société du XXe siècle. »

    Swing, bop, free : le jazz enfièvre le Quai Branly par Éric Biétry-Rivierre, Le Figaro, 2009.
    Extrait :
    « Au fil de la visite, voici les saillies abstraites du jazz, cette onomatopée qui sonne bien et veut dire énergie, traduites en coulures, contrastes, entailles, jets et griffures dans la toile »


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