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Auriez vous des documents ou études divers au sujet des savoyards travaillant à Marseille ou dans la région avant 1939

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    Réponse apportée le 05/31/2014  par MARSEILLE BMVR de l’Alcazar – littérature jeunesse, bandes dessinées anciennes

    Bonjour,
    Suite à votre question sur  » des documents ou études divers au sujet des savoyards travaillant a Marseille ou dans la région avant 1939″, la BMVR de l’Alcazar de Marseille vous répond :
    L’histoire des migrations à Marseille a été abondamment étudiée, mais concerne surtout les migrations des étrangers ; nous n’avons pas trouvé de documents ou études spécifiques aux Savoyards à Marseille, ni dans les fonds de notre
    bibliothèque, ni sur le Sudoc, qui répertorie les ouvrages détenus dans l’ensemble des bibliothèques universitaires françaises. Nous pouvons donc vous fournir des pistes à explorer.

    Tout d’abord, Migrance : histoire des migrations à Marseille, somme en 4 volumes sous la direction d’Emile Temimepeut vous fournir des éléments ; le volume 2 couvre la période de 1830 à 1919 et le volume 3 1919-1945.
    Le chapitre « Les minorités installées : évolution et permanences » fait allusion  aux « ouvriers français (qui) sont aussi nombreux, d’origine gavotte ou auvergnate, recrutés dans ces pays de montagne qui fournissent alors aux grandes villes une part considérable de leur sous-prolétariat. » (p.33)
    « Plus du tiers des ouvriers français  sont originaires des Alpes,
    essentiellement des trois départements des Hautes et Basses Alpes et de l’Isère »
    (p. 34)
    « Si on ne s’intéresse qu’aux étrangers, au sens national du mot, la dominante italienne est évidente ; mais il s’agit surtout d’individus en provenance du Piemont-Sardaigne, y compris la Savoie et le Comté de Nice bien entendu. »

    Nous vous invitons aussi, suite à la remarque relevée dans ce dernier extrait, à consulter les ouvrages concernant l’immigration italienne, car le terme « Piémontais » ou « Rital » au tout début du XX ème siècle concerne presque exclusivement les Italiens du Nord, dont les Savoyards, par assimilation à
    l’ancien Royaume de Piémont-Sardaigne
    A ce sujet, voir :
    « Ritals : essai et nouvelles / de Yves Jaspard, dont voici la quatrième de couverture
    « Il se rince la bouche et les idées à l’abreuvoir, s’épouille au soleil, on le salue de «sale rital», on ne l’aime pas quand le travail vient à manquer, on l’exploite quand il y a de l’ouvrage. Il est venu de loin pour vivre ici mieux que chez lui, le Piémontais, le Savoyard, l’Auvergnat, le Catalan, tous ritals,
    des sales ritals, il y en a pour tout le monde, toujours prêt, contre quelques pièces, pour une heure ou une journée, à rendre service. Il trouve du pain ici, ce qu’il ne trouvait plus chez lui.
    Le soir les chasse de la ville et de ses quais, ils laissent la place aux nervis qui guettent le bourgeois attardé pour lui vendre l’invendable, au matin la police viendra remettre de l’ordre.
    …Les yeux des morts assassinés regardent toujours les étoiles», dit-on. On les jette dans un fourgon et ainsi ils disparaissent sans sépulture, pas de requiem pour un rital.
    S’ils n’ont pas été soûlés pour compléter un équipage, on les reverra sur le quai entre Saint-Jean et la Joliette. Ils vivent à côté des rats, et pas mieux qu’eux et, comme eux, ils pullulent. Les rats, comme les ritals, attendent les tombereaux à la décharge, à midi ils reviennent sur le quai vendre ce qu’ils y ont trouvé. »

    Une nourrice piémontaise à Marseille : souvenirs d’une famille d’immigrés italiens / Catherine Blanc

    Les Piémontais en Provence : aspects d’une émigration oubliée / par le spécialiste de la question Romain H. Rainero

     – Voir aussi
    Un Aspect des relations entre le Piémont et la Provence aux XVe et XVIe siècles : les Vaudois

    Contribution à la démographie de la Provence savoyarde au XIVe siècle

    Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871 : approche d’histoire militaire comparée : armée française, armée piémontaise, armée italienne

    Le traité de Turin, signé le 24 mars 1860, entre la France et le Piémont, sanctionne la cession de la Savoie et du comté de Nice à la France. Il laisse aux militaires originaires des deux provinces le choix de se prononcer sur leur nationalité. C’est sur ce choix douloureux que se penche cette étude.

    D’autres pistes intéressantes :

    Remues d’hommes, les migrations montagnardes en France, 17 et 18 ème siècle,
    Abel Poitrineau

    La vie quotidienne des ouvriers provençaux au XIX ème siècle de Lucien Gaillard

    Les Gavots et Marseille, revue Verdons, numéro 40, mai 2013 : voir l’article « migrants en chiffres » de Jacques Lecugy

    Permanence et changements dans les sociétés alpines
    Ce dernier titre est particulièrement intéressant pour son chapitre intitulé Remarques sur les migrations dans les régions alpines occidentales ; le chapitre précédant,les migrations dans les Alpes occidentales comprend une bibliographie extrêmement fournie de plus de deux cent titres, dont

    – les anciennes migrations savoyardes, Viallet 1994, archives départementales de la Haute Savoie

    -la colonie des savoyards à Paris, revue des deux mondes, 1834…

    mais rien sur Marseille néanmoins…

    Sur Gallica, ou ailleurs sur Internet
    p.16
    Parmi les ferblantiers migrants issus de Cluses et Scionzier, une douzaine se dirigent surtout vers Marseille et la Provence
    in Colporteurs et marchands savoyards dans l’Europe du XVII et XVIII ème siècles

    p.27
    Quelques rares émigrants de Termignon ont tout de même réussi dans le négoce, comme Antoine Angley, devenu l’un des plus riches banquiers de Naples, et son frère Joseph Angley (1720-1786) qui fait fortune à la Martinique et vient finir sa vie à Marseille
    p.183
    Une dizaine de bourgeois de Cluses participent à l’émigration marchande savoyarde vers les Allemagnes, mais en 1726 et 1743, existe aussi un courant migratoire deux fois plus important, d’ouvriers en fer blanc vers Marseille et la Provence

    in L’émigration marchande savoyarde

    voir aussi Larmes et sourires de l’ émigration italienne, qui évoque à plusieurs reprises les Savoyards.

    sur le site Persée, portail de revues en sciences humaines, ce texte intitulé l’émigration des Savoyards, date des années 1920

    En espérant avoir répondu au mieux à votre question, nous vous remercions de la confiance que vous avez accordée à notre service. Cordialement,
    Eurêkoi – BMVR de Marseille 


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