Bibliothèque publique d’information – notre réponse actualisée le 21/05/2025.
Symbole emblématique de l’adresse e-mail, l’arobase (@) ne date pourtant pas de l’ère numérique.
Son histoire remonte à plusieurs siècles. Son origine se situe probablement au Moyen Âge.
Étymologie de l’arobase
Voici le début de l’article arobase de l’encyclopédie Wikipedia qui donne différents éléments concernant l’étymologie de arobase :
L’arrobe (ou arobase, arobas, arrobas, arrobase, parfois a commercial) désigne le logogramme @. Son nom proviendrait de la contraction du terme typographique « a rond bas-de-casse » car le caractère est situé dans le bas de la casse où sont rangées les lettres.
Cependant, on considère que cette explication relève de l’étymologie populaire.
Une étymologie plus étayée rapproche arrobe de l’arroba, unité de mesure de poids et de capacité autrefois en usage en Espagne et au Portugal (entre 11,5 et 15 kg selon les régions), et désignée par le même symbole @. Ce terme vient de l’arabe الربع (ʾar-rubʿ, « le quart »).
Définition de l’arobase à l’époque contemporaine
Voici la définition donnée par le Dictionnaire culturel en langue française dir. Alain Rey (Le Robert, 2005) :
Arobase, Arobas ou Arrobas(e) :
Origine discutée, peut-être de a, rond, pour la forme du signe qui, partant du latin ad écrit en onciale, « arrondit le a », et bas (pour bas de casse) ou base.
On a prétendu que le signe aurait été confondu avec le symbole d’une unité de poids espagnole, arroba (–>arrobe) ; aucune attestation ancienne n’étant produite, cette reconstitution demeure très douteuse.
L’anglais des États-Unis, d’où vient le signe graphique en informatique dit at « à », d’un emploi du mot en comptabilité pour désigner des prix unitaires.
Origines et histoire de l’arobase
L’origine de l’arobase est la ligature (fusion de deux caractères consécutifs) par les moines copistes du ad latin (à ou vers en français, at en anglais) où le a et le d cursifs ont fini par se confondre, le d s’enroulant autour du a.
Quand l’arobase devient symbole de la toile | Passerelles via le site de la Bibliothèque nationale de France.
L’arobase a par la suite connu son heure de gloire au 19e siècle aux États-Unis, où les commerçants l’utilisaient pour indiquer un prix unitaire. « Deux chaises à 20 dollars pièce » se notait « 2 chairs @ $ 20 » et se lisait « two chairs at twenty dollars ». L’usage en est resté pour les Américains qui lisent toujours « at ».
Et c’est tout naturellement pour cet usage comptable que ce symbole a fait son apparition sur les claviers des machines à écrire dès 1885.
Choix du signe l’arobase dans le langage informatique
L’arobase n’est pas né avec le langage informatique. Certes, c’est en 1972 que Ray Tomlinson, inventeur du courrier électronique, lui apporte la célébrité en le choisissant comme « séparateur » d’adresse e-mail. Il choisit ce logogramme @ justement parce qu’il est quasi absent de tous les alphabets traditionnels. Il lui fallait un symbole unique et universel pour remplir cette fonction.
Histoire d’arobase par Histoire CIGREF (club informatique des grandes entreprises françaises), le 21/10/2010.
Ressource documentaire vidéo
Une histoire de l’arobase (dont une vidéo) sur le site arobase.org : le guide de l’e-mail.
Sur cette page, il y a mention de La véridique histoire de l’arobase, vidéo présente sur la page YouTube de l’École nationale des chartes – PSL :
Présentation :
Marc Smith, professeur de paléographie à l’École nationale des chartes, a donné une conférence, le mardi 29 janvier dernier, intitulée « La véridique histoire de l’arobase » dans le cadre du cycle « Du rare à l’unique ».
Pour aller plus loin…
La véridique histoire de l’arobase de Marc H. Smith, Nouvelle édition Ecole nationale des Chartes, 2024.
Résumé :
L’arobase, aujourd’hui symbole omniprésent de la communication électronique, se définit par une forme universelle – @ – et par des noms infiniment variés selon les langues. Ses origines, perdues dans la nuit des temps, ont donné lieu à des explications multiples et contradictoires, confondant l’histoire d’un tracé, de ses fonctions et de ses désignations. Marc Smith recompose pour la première fois l’histoire de l’arobase, du Moyen Âge jusqu’à nos jours, comme un cas à la fois insolite et exemplaire de l’évolution des signes écrits qui accompagne le constant changement des sociétés et des techniques.