Accueil » Langues et littérature » Citation : Paul Valéry a-t-il écrit « Le poète est celui qui inspire » ?

Citation : Paul Valéry a-t-il écrit « Le poète est celui qui inspire » ?


    image_pdfimage_print

    Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 02/01/2018

    Paul Eluard vers 1911
    Paul Eluard vers 1911 [Public domain], via Wikimedia Commons

    Cette citation n’est pas de Paul Valéry ; elle est attribuée au poète Paul Eluard, même si l’ouvrage dont elle est issue est un recueil collectif.
    Voici la citation complète :
    « Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. Les poèmes ont toujours de grandes marges blanches, de grandes marges de silence où la mémoire ardente se consomme pour recréer un délire sans passé. Leur principale qualité est non pas, je le répète, d’invoquer mais d’inspirer. »
    Préface de Ralentir travaux, Paul Éluard, André Breton, René Char et Paul Eluard 1930.

    La base Frantext confirme l’origine de cette citation :
    La citation « Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré » est parue la première fois dans la préface de Ralentir travaux, André Breton, René Char, Paul Éluard, 1930.

    Ralentir travaux : Char et Eluard en quête de paternité par Eddie Breuil, publié dans le n°1170 (01 avril 2017) de Quinzaines.
    Extrait :
    « Si l’activité collective s’inscrit dans les mœurs du surréalisme, l’individualité n’est pas pour autant remise en cause. Les trois noms figurent sur la page de titre du recueil, lequel contient trois préfaces, une par auteur. Char affirme que « l’utilité collective fait taire les reproches et fondre les hésitations » et Éluard qu’« il faut effacer le reflet de la personnalité pour que l’inspiration bondisse à tout jamais du miroir ». Le poète accoucherait plus facilement de sa poésie (ou de la poésie) grâce à ces présences. « Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. » (Éluard) André Breton, qui avait expérimenté l’écriture d’un recueil à quatre mains avec Philippe Soupault, en réalisant Les Champs magnétiques, revient dans une lettre à Rolland de Renéville (dans La Nouvelle Revue française de février 1932) sur l’importance de passer de deux à trois intervenants, « le troisième élément sans cesse variable étant de jonction, de résolution et intervenant auprès des deux autres comme facteur d’unité. » »


    Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information



    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *