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Traditionnellement, un poulbot, c’est un gamin des rues à Montmartre du nom des personnages immortalisés par Francisque Poulbot.Vu qu’il existe d’autres collines dans Paris, on peut penser qu’il y a ce même genre de gamins à travers tout Paris. Existe-t-il d’autres termes pour désigner ce genre de petits gamins dans les autres quartiers de Paris ?Cordialement & longue vie à Eurêkoi.

Réponse apportée le 09/05/2011  par PARIS Bpi – Actualité, Art moderne, Art contemporain, Presse

Nos recherches dans différentes bases ou documents ne nous ont pas permis de découvrir d’autres termes correspondant à d’autres collines ou lieux populaires de Paris

==> Le Trésor de la langue française est un « dictionnaire des XIXe et XXe siècle » qui comprend « 100 000 mots avec leur histoire, 270 000 définitions, 430 000 exemples, 350 millions de caractères ». Un logiciel de recherche puissant permet de nombreux types d’interrogation du dictionnaire.
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GAMIN, -INE, subst. et adj.
I. Substantif
A. Subst. masc.
1. Vx. Jeune garçon servant d’aide ou de commissionnaire dans différents métiers. Synon. (mod.) garçon (cf. ce mot III A). Un gamin de l’imprimerie (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 369) :

1. Il y a beaucoup de variétés dans le genre gamin. Le gamin notaire s’appelle saute-ruisseau, le gamin cuisinier s’appelle marmiton, le gamin boulanger s’appelle mitron, le gamin marin s’appelle mousse, le gamin soldat s’appelle tapin, le gamin peintre s’appelle rapin, le gamin négociant s’appelle trottin, le gamin courtisan s’appelle menin…
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 323-324.

2. INDUSTR. DU VERRE. ,,Jeune garçon qui aide le verrier en cueillant le verre avec la canne«  (J. BLOCH-DERMANT, L’Art du verre en France 1860-1914, Lausanne, Edita, 1974, p. 198). Vieilli. Enfant ou jeune adolescent qui court les rues. Synon. galopin, gavroche, titi (fam.). Gamin faubourien. Un gamin polissonnait sur le parvis : Va me chercher un fiacre! L’enfant partit comme une balle (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 89). Sa figure de gamin des rues, balafrée par le voyage et fripée par le chagrin (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 667). Le pli menaçant de sa bouche est celui de n’importe quel gamin de Londres affamé, debout entre les piles d’oranges, sur les quais de la Tamise (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1450) :

2. La gaminerie est une nuance de l’esprit gaulois. (…) on pourrait dire que Voltaire gamine (…). Le gamin de Paris est respectueux, ironique et insolent. Il a de vilaines dents parce qu’il est mal nourri et que son estomac souffre, et de beaux yeux parce qu’il a de l’esprit. Jéhovah présent, il sauterait à cloche-pied les marches du paradis.
HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 699.

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==> Auteur : Robichon, François
Titre : Poulbot : le père des gosses /
Édition : Nouv. présentation
Éditeur : Paris : Hoëbeke, 2002
Description : 112 p. : ill. ; 31 x 24 cm
Résumé : Francisque Poulbot (1879-1946) est un artiste dont le nom est associé à un type d’enfant : un poulbot, gosse déluré, braillard et livré à lui-même dans les rues de la Butte, mais libre avant tout, qui découvre le monde, la religion et la sexualité. Cet ouvrage révèle les différentes facettes de l’oeuvre et du personnage, figure légendaire de Montmartre.

Page 27 Chapitre : Le père des gosses
« Contrairement à d’autres, Poulbot n’a pas dessiné l’enfance en général…mais les gosses de la banlieue nord de Paris, de Saint-Denis à Montmartre, les gosses des classes populaires.  »

page 34
Ces gosses sont principalement ceux des quartiers populaires de Paris, les fruits de l’urbanisaton rapide et anarchique des banlieues. D’aucuns, comme André Waarnod, y voient surtout des gosses de Montmartre…Poulbot ne s’attache pas à un milieu mais dessine simplement les gosses qui l’entourent. si ceux de Montmartre sont les plus présents, on trouve dans ses dessins aussi bien des enfants de la campagne picarde ou des petits Bretons. »
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==> L’introduction de ce document en ligne est intéressante sur le sujet :

André Prodhomme « Le Gamin de Paris, figure de la réhabilitation », VST – Vie sociale et traitements 2/2007 (n° 94), p. 30-39.
URL : http://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2007-2-page-30.htm.
DOI : 10.3917/vst.094.0030.
Introduction : La ville et son gamin
… »Pour Hugo, chaque ville a un emblème et l’emblème de la ville – au fait il s’agit de Paris – qui traverse les temps et la figure le mieux aux yeux du monde, c’est son gamin. Notons que Rabelais déjà mentionnait ce gamin de Paris qui sans vergogne rotait et pétait ! Ce gamin-là est récurrent dans l’œuvre d’Hugo.

5 « Un groupe d’enfants, de ces petits sauvages va-nu-pieds qui ont de tout temps battu le pavé de Paris sous le nom éternel de gamins, et qui, lorsque nous étions enfants aussi, nous ont jeté des pierres à tous le soir au sortir de classe, parce que nos pantalons n’étaient pas déchirés[1] [1] Notre-Dame de Paris, livre V. …
suite. »
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==> Base Frantext Textes français du 16e au 20e siècle « saisis sur support informatique »
29 occurrences pour gamins et Paris dans la même phrase, j’ai éliminé les références non pertinentes. Je n’ai rien trouvé en croisant avec Belleville, Mouffetard, Ménilmontant, Contrescape, Butte aux cailles.

[1] M595 – HUGO Victor, Notre-Dame de Paris : 1482, 1832, p. 120, LIVRE DEUXIèME, V SUITE DES INCONVéNIENTS

Un groupe d’enfants, de ces petits sauvages va-nu-pieds qui ont de tout temps battu le pavé de Paris sous le nom éternel de gamins, et
qui, lorsque nous étions enfants aussi, nous ont jeté des pierres à tous le soir au sortir de classe, parce que nos pantalons n’étaient pas déchirés, un essaim de ces jeunes drôles accourait vers

[2] M733 – VIGNY Alfred De, Servitude et grandeur militaires, 1835, p. 209, GRANDEUR MILITAIRE LIVRE 3

répondre, humilié de voir que pour tuer un homme qui avait tant
vu et tant souffert, dont la poitrine était bronzée par vingt campagnes et dix blessures, éprouvée à la glace et au feu, passée à la baïonnette et à la lance, il n’ avait fallu que le soubresaut d’ une de ces grenouilles des ruisseaux de *Paris qu’ on nomme : gamins.

[3] M982 – BALZAC Honoré De, La Maison Nucingen, 1838, p. 377

Mon gars achète de la laine rouge, et fabrique ces casquettes en laine tricotée que vous avez pu voir sur la tête de tous les gamins de
Paris, et vous allez savoir pourquoi.

[4] M876 – HUGO Victor, Le Rhin : lettres à un ami, 1842, p. 42, LETTRE IV., DE VILLERS-COTTERETS À LA FRONTIÈRE.

Il était clair que c’était une voleuse, peut-être même quelque chose de pis, que la gendarmerie transférait d’un lieu à l’autre dans un de ces odieux véhicules que les gamins de *Paris appellent
métaphoriquement paniers à salade ;

[5] R717 – BALZAC Honoré De, La Muse du département, 1843, p. 747

… Oui, mon bonhomme, tu fais comme les gamins de Paris qui pour cacher les trous de leurs bas les remploient et tu portes ton mollet aux
talons !

[6] S397 – SUE Eugène, Les Mystères de Paris, 1843, p. 347, Troisième partie, VII, LA NUIT

À peine eut-il le dos tourné que le petit boiteux lui fit ce geste
suprêmement moqueur et insultant, familier aux gamins de Paris : geste qui consiste à se frapper la nuque du plat de la main gauche, et à plusieurs reprises, en lançant chaque fois en avant la main droite tout ouverte.

[7] R709 – BALZAC Honoré De, L’Interdiction, 1844, p. 469

Ses grosses jambes étaient de celles qui font dire d’une femme, par les gamins de Paris, qu’elle est bâtie sur pilotis.

[8] R685 – BALZAC Honoré De, Modeste Mignon, 1845, p. 672

« Pas un mot, il court à son suicide, dit posément à La Brière Butscha froid comme Gobenheim et qui fit à Canalis un signe familier aux gamins de Paris.

[9] M333 – DUMAS PèRE Alexandre, Le Comte de Monte-Christo, 1846, p. 724

Or comme les gamins et les badauds de *Rome, plus heureux que ceux de *Paris, comprennent toutes les langues, et surtout la langue française, ils entendirent le voyageur demander un appartement,
demander à dîner, et demander enfin l’ adresse de la maison *Thomson et *French.

[10] M746 – BALZAC Honoré De, La Cousine Bette, 1848, p. 408, PREMIER éPISODE LA COUSINE BETTE

… Ce mot, passé de l’argot des gamins de Paris dans le vocabulaire de la lorette, est, à l’aide des yeux et de la physionomie de ces femmes, tout un poème sur leurs lèvres.

[11] M294 – CHAMPFLEURY , Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, p. 73, DéDICACE à MISS G-E.

 » il profita du treillage de fer, barrière formée contre les entreprises audacieuses des gamins de *Paris, pour monter à l’ escalade des pruneaux.

[12] L833 – CHAMPFLEURY , Les Souffrances du professeur Delteil, 1853, p. 231, DéDICACE à M. EUGèNE ARNAUDEAU

Une ardeur de démon avait gagné les élèves, qui se sentaient
enflammés comme des gamins de *Paris construisant une barricade.

[13] S739 – HUGO Victor, Les Misérables, 1862 [1881], p. 466, TROISIÈME PARTIE, MARIUS, LIVRE PREMIER, Paris étudié dans son atome, X, ECCE PARIS,, ECCE HOMO

et alors ceux qui gouverneront sous la surveillance de l’idée française auront à faire ce choix : les enfants de la France, ou les gamins de Paris ;

[16] K855 – GONCOURT Edmond De GONCOURT Jules De, Journal : mémoires de la vie littéraire : t. 2 : 1864-1878, 1878, p. 746, MARS 1871

L’ insurrection triomphante semble prendre possession de *Paris, les gardes nationaux foisonnent et partout des barricades s’ élèvent,
couronnées de méchants gamins.

[17] S793 – HUGO Victor, Histoire d’un crime : Déposition d’un témoin, 1883, p. 266, DEUXIÈME JOURNÉE, La Lutte, III, LA BARRICADE SAINT-ANTOINE

Deux ou trois gamins – de ces enfants de Paris braves comme des lions et lestes comme des chats – coururent après le boulanger, dépassèrent le cheval qui galopait toujours, l’arrêtèrent et ramenèrent la voiture à la barricade commencée.

[18] S794 – HUGO Victor, Choses vues, 1885, p. 1125, LE TEMPS PRÉSENT III 1848, NOVEMBRE-DÉCEMBRE

Les gamins de Paris parcouraient les rues pendant le vote en
criant : – À bas Cavergnac !

[22] K547 – GIDE André, Journal : 1889-1939, 1939, p. 333, 1911

Vous croyez que ça ne sent rien, les gamins de *Paris, parce
que ça n’ a le droit de rien dire ?

[23] R538 – FALLET René, Le Triporteur, 1951, p. 240, 28

Les métros aériens défilaient à l’horizon, gamins, renvoyant le soleil dans les yeux de Paris.

[26] R297 – CARLES Émilie, Une soupe aux herbes sauvages, 1978, p. 318, DEUXIÈME PARTIE, L’ADIEU À JEAN CARLES

Ce ne sont pas les gamins de Paris qui sont corrompus, ce sont les hommes.

[27] R771 – RENAUD , Mistral gagnant, 1985, p. 79, écoutez-moi,, les gavroches 1974

écoutez-moi, les gavroches
Pour toutes les fleurs du béton,
pour tous les gamins de Paris,
j’ai composé cette chanson
pour éclairer leurs sombres nuits.

Cordialement,

Eurêkoi – Bpi (Bibliothèque publique d’information)
http://www.bpi.fr

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