Je recherche les caractéristiques les plus importantes de la figuration narrative dans la sculpture; la peinture . C’est un courant artistique . Je souhaiterais si possible avoir trois exemples de ce courant avec les noms des représentants et de leurs œuvres de ce courant .
Merci …
Notre réponse du 03/05/2015 :
Voici une très courte introduction tirée d’une page du site d’Arte consacrée à la figuration narrative :
Je vous conseille d’utiliser le dossier pédagogique du MNAM (Centre Pompidou), voici l’introduction à ce dossier qui est suivi, vous le verrez, d’exemples d’oeuvres représentatives. En fait, les têtes de paragraphes pourraient vous servir pour caractériser ce mouvement.
Simultanéité des espaces, superposition des plans, combinaisons de point de vue…
Egalement utiles, les paragraphes d’introduction des parties :
Les peintres de la figuration narrative introduisent une dimension temporelle dans l’image. Ils se référent à des langages qui utilisent une structure séquentielle du récit, comme le cinéma ou la bande dessinée. Pour construire de la durée à l’intérieur du cadre de la toile, ils organisent les images suivant une construction singulière : une narration par une succession d’images, par juxtaposition ou par superposition des plans et des cadrages.
INTRODUCTION / DIRE EN PEINTURE
Dans les années 60, une nouvelle figuration émerge dans un climat international tendu. La Guerre d’Algérie, les événements de la guerre froide (crise des fusées à Cuba), la Guerre du Vietnam donnent lieu à des images chocs dans la presse. L’image publicitaire d’une société de consommation ne cesse de se multiplier. Et face à la frénésie et l’effervescence de l’activité artistique autour de l’image (cinéma, art vidéo, bande dessinée, Pop Art et Nouveau Réalisme), des artistes peintres choisissent aussi de dire en peinture. Comme le souligne l’écrivain et critique d’art Pierre Gaudibert « La peinture n’aurait-elle pas elle aussi le droit de traiter, comme Godard, de « deux ou trois choses que je sais d’elle… » de la violence dans un monde qui prétend à une rationalité technique croissante ».
Bien que la Figuration narrative ne se soit jamais proclamée comme un mouvement — contrairement au Nouveau Réalisme, qui lui est de peu son aîné (1) —, le moment-clé de son émergence est l’exposition Mythologies quotidiennes (titre emprunté à l’ouvrage de Roland Barthes). Présentée en juillet 1964 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, cette manifestation est organisée par le critique d’art Gérald Gassiot-Talabot et les peintres Bernard Rancillac et Hervé Télémaque en réaction au triomphe du Pop Art (2) et de l’art américain qui envahissent la scène nationale et internationale artistique. Robert Rauschenberg, notamment, reçoit le Grand Prix de peinture de la Biennale de Venise.
34 artistes y participent dont Arroyo, Berthelot, Bertini, Fahlström, Klasen, Monory, Rancillac, Recalcati, Saul, Télémaque, 34 artistes venant d’horizons esthétiques et géographiques différents. Si, comme leurs homologues américains, ils placent la société contemporaine et ses images au cœur de leur œuvre (publicité, bande dessinée, image cinématographique…), ils en diffèrent par le refus d’un certain « art pour l’art ». Indifférents à l’Abstraction lyrique et gestuelle américaine, hostiles à l’Abstraction de l’École de Paris, ils se refusent à la froideur du Pop, comme l’énonce Gérald Gassiot-Talabot, « à la dérision statique du pop américain, ils opposent « tous » la précieuse mouvance de la vie ».(3)
L’exposition est, par beaucoup, mal accueillie. Pierre Restany, le fondateur du Nouveau Réalisme, contre attaque : « […] En plein scandale de Venise s’ouvre au Musée municipal d’art moderne, sous le titre de « Mythologies quotidiennes », une exposition de pop-art à la française : de l’américanisme hâtif, mal digéré par de faux blousons noirs ».
Quelques mois plus tard, en janvier 1965, un nouveau pas est franchi qui va marquer l’histoire de la Figuration narrative. Emile Aillaud, Eduardo Arroyo, Henri Cueco, Antonio Recalcati et Gérard Tisserand, qui se sont fixé pour objectif de faire de l’art un outil de transformation sociale (4), investissent et redonnent au Salon de la Jeune Peinture (pour sa seizième édition) une orientation militante. Chacun des membres du Jury dont les cinq peintres contestataires se sont astreints à peindre une toile de 2 mètres par 2 de couleur verte, par dérision vis-à-vis du paysagisme, domaine de prédilection des artistes exposant traditionnellement dans ce lieu.
Dès lors, les expositions se succèdent. Les manifestations de groupes sous le drapeau « Figuration narrative » vont en particulier malmener le monde de l’art, ses icônes telles que Duchamp (Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp, 1965) ou Miró plus tard, et ses institutions.
Peu à peu, les caractéristiques de cette nouvelle figuration s’affirment. En 1967, avec l’exposition Bande dessinée et Figuration narrative, présentée au Musée des Arts décoratifs, Gérald Gassiot-Talabot définit ce qu’il entend par cette figuration : « Est narrative toute œuvre plastique qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, par son écriture et sa composition, sans qu’il y ait toujours à proprement parler de ‘‘récit » ». La figuration intègre une dimension temporelle dans l’image fixe, volonté de produire un impact visuel ou manifestation d’une certaine urgence de l’expression (Hervé Télémaque).
Avec la fin des années 60, les plus militants de ces peintres s’engagent dans la politique, et particulièrement dans les événements de Mai 68 en collaborant à l’atelier populaire organisé par les étudiants de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. « L’histoire de l’art rencontrait l’Histoire », comme a pu le dire récemment Gérard Fromanger à l’occasion de l’anniversaire de cette période où se libéraient toutes les énergies.
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-figuration-narrative/ENS-figuration-narrative2.html
Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque Publique d’Information