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Bonjour! J’ai fortement besoin de vos connaissances de la littérature et de la poésie…Je cherche en fait les citations consacrées à la Mélodie au sens philosophique du terme comme la mélodie que l’homme interprète à travers de toute sa vie et qui prend son origine à l’enfance. Aussi je m’intéresse aux autres sources qui représentent la Mélodie comme l’âme des certaines phénomènes émotionnels (mélodie de l’amour, du bonheur…) ou naturels (mélodie de la pluie, de la fleur…). Dans ces citations le mot « mélodie » peut être remplacé par la « musique ».Je vous remercie beaucoup pour avoir la gentillesse de m’orienter dans mes recherches.Bien cordialement

Réponse apportée le 05/18/2010  par PARIS Bpi – Actualité, Art moderne, Art contemporain, Presse

Bonjour,
Pour effectuer ce type de recherche, nous utilisons la base Frantext à laquelle la Bpi est abonnée

La base textuelle Frantext comporte 4000 textes en français, édités du 16e au 20e siècle et représentatifs de l’évolution de la langue française. 80% des textes sont littéraires et 20% sont des « ouvrages techniques illustrant les diverses disciplines scientifiques ». Le document ne permet pas la lecture des textes complets, mais il permet de faire des recherches plus ou moins complexes : retrouver une citation exacte et son auteur(e), rechercher les occurrences d’un terme ou d’une expression dans un corpus d’oeuvres sélectionnées ou sur tous les textes de la base, par exemple. Les résultats d’une interrogation donnent les extraits des textes où figurent les mots recherchés, les références précises des documents cités ainsi que le numéro des pages de chaque extrait.L’ajout de nouveaux textes est régulier.

Une interrogation avec le terme « mélodie » donne 1603 résultats. Il y a moyen d’affiner le résultat, de se concentrer sur une période, un auteur, un genre littéraire etc…
On peut également préciser en cherchant des co-occurences, par exemple mélodie +vie ne donne plus que 61 références dont par exemple :

[17] L346 – MILOSZ Oscar, L’Amoureuse initiation, 1910, p. 118

d’ adolescente chère à mon adolescence, un rire
d’ autrefois et d’ avenir, un rire de sauvagesse
coulant et fleurant doux tel du baume tranquille… les yeux clos, la vie suspendue toute à cette mélodie de la jeunesse, je me reportais, monsieur le chevalier, à mon sombre passé de rocher
perdu au milieu de la solitude des mers ;

] S379 – BERGSON Henri, La Pensée et le Mouvant. Essais et conférences, 1934, p. 166, V LA PERCEPTION DU CHANGEMENT

Il y a simplement la mélodie continue de notre vie intérieure, – mélodie qui se poursuit et se poursuivra, indivisible, du commencement à la fin de notre existence consciente.

mélodie + bonheur (10 références) dont :

K399 – ROLLAND Romain, Beethoven : Les Grandes époques créatrices : le Chant de la Résurrection, 1937, p. 377, CHAPITRE VIII, LA MESSE

et la mélodie du soprano, qui se fleurit de tendres
vocalises, aux quatre voix, est le début d’ un
suave chant de bonheur.

[7] K584 – SARTRE Jean-Paul, La Nausée, 1938, p. 58, JOURNAL

J’ ai tant de bonheur quand une négresse
chante : quels sommets n’ atteindrais-je point si ma
propre vie faisait la matière de la mélodie.

Nous vous conseillons donc de venir effectuer cette recherche à la Bpi en vous installant au niveau 3 pour vous faire aider par un bibliothécaire du bureau littérature.

En ce qui concerne l’aspect philosophique de la question,
un collègue expert en philosophie suggère l’ouvrage suivant:

Auteur : Husserl, Edmund
Titre : Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps /
Éditeur : Paris : Presses universitaires de France, 1994
Description : XII-205 p. ; 22 cm
Collection : Epiméthée [*165 doc.]

Niveau 2 – Philo, psycho, religions – Papier 1. 1″4″ HUSS 1 – Disponible

ainsi que:

« – Sur la dimension humaine du temps-mélodie : saint Augustin: Confessions XI, 28 + De Musica (passage sur le rythme)., of course

– JJ. Rousseau, le vocal/musical comme fondateur (Voir son Essai sur l’origine des langues plusieurs éditions)
+ l’article « mélodie » dans son Dictionnaire de musique ‘publié dans J.J. Rousseau, Ecrits sur la musique (Stock) circa pp. 170-180
la « parole chantante » comme ébauche de la société: »Les oiseaux sifflent. Seul chante l’homme;et l’on ne peut entendre ni chant, ni symphonie sans se dire à l’instant: un autre être sensible est ici, etc. »

– Outre Platon et Aristote (musique <---->vérité, d’où rôle essentiel dans l’éducation « morale »et pas seulement esthétique; mélodie dans l’éducation parce qu’elle est accès direct à l’âme (en ce sens, peut intéresser ton interlocuteur): Platon, La République III, 401c ss. Aristote, La Politique, VIII 7 1342 ss.

-Et aussi, en gros tous les courants anti hégéliens:

Pour Hegel: la non conceptualité de la musique est son handicap majeur: « la musique n’a pas de substantialité dans la mesure même où elle exprime la variété des états d’âme et de la sensibilité Position appuyée sur de nombreuses références et analyses, Hegel connaissait la musique (sit venia verbo !) (voir ses Leçons sur l’esthétique, trad Aubier sous le titre Esthétique (lecture et repérage des textes faciles; existe aussi une anthologie très bien faite dans la collection « SUP » aux P.U.F.) rééditions récentes)

Contre Hegel: évidemment Schopenhauer (Le Monde comme volonte et représentation, chapitre 52 du Livre III, sur la mélodie:facile & mine de citations)
Et surtout -oubli impardonnable de ma part !- Soeren Kierkegaard inoubliable analyse du Don Juan de Mozart dans Ou bien, ou bien (souvent traduit ces temps-ci, par: L’alternative

– Resterait le cas de Nietzsche mais il est double: avant sa rupture avec Wagner ‘(La naissance de la tragédie) & après (Le cas Wagner): ici comme là de très belles phrases (mais d’une cohérence, à mon sens problématique…mais, au fond, ce n’est pas ici le problème, non?)
En tout cas rôle absolument fondamental de la musique et même de la mélodie: « comme si le plomb et l’airain de la vie devaient oublier leur pesanteur grâce à l’or, la tendresse et l’onctuosité des mélodies »

Proust: fondamental; toujours mélodie et temporalité vécue!…Voir éventuellement le rapport avec Bergson et la musique
(de Bergson l’Essai sur les données immédiates de la conscience, PUF: attention! chef d’oeuvre,

Voir Deleuze (Proust et les signes) et le petit livre sur Proust de J. F. Revel : Sur Proust : remarques sur A la recherche du temps perdu / Grasset, 1987

– Des choses désopilantes de cafard chez Cioran…mais là on passe à la littérature (encore que?) D’autres nettement moins rigolotes chez Barthes »

Cordialement,

Eurêkoi – Bpi (Bibliothèque publique d’information)
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