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Arts : Quelles ressources trouver sur le whitewashing des personnages maghrébins/moyen-orientaux ?

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    Bibliothèque de l’Institut du monde arabe – notre réponse du 06/01/2021.

    Photo de Yul Brenner dans le film Les Dix commandements, Collection Paramount
    Yul Brynner-Image extraite du DVD Les 10 Commandements » Collection Paramount, 2006 © Domaine Public, via Wikimedia Commons

    «Le «Whitewashing », qui consiste à considérer que dans une adaptation les personnages « ambigus » sur le plan ethnique sont quasiment toujours blancs, ou pire, à faire jouer par des acteurs caucasiens les personnages qui sont clairement non-caucasiens, est un problème global à Hollywood.
    Le fait de changer l’origine ethnique d’un personnage s’appelle le « racebending ». S’il a généralement tendance à blanchir des personnages, le racebending, peut consister à faire jouer des personnages originalement blancs par des acteurs non-caucasiens. Le site « Racebending » analyse de nombreux exemples de whitewashing et de racebending, le racebending étant bien entendu beaucoup plus rare que le whitewashing, sans compter que dans une majorité d’œuvres originales les personnages sont blancs. »
    Extrait du site Le cinéma est politique

    Conseils de lecture sur la question du whitewashing :

    Actors and Activists : Performance, Politics, and Exchange Among Social Worlds par David A. Schlossman, 2002.
    Disponible sur archive.org (une création de compte gratuite est nécessaire).
    Extrait :
    « This book argues that art is always inevitably connected with politics. It combines critical and sociological thinking to offer a model of the relationship of performance and politics as an exchange between people working in different but overlapping social environments. »


    The Role of Actors’ Race in White Audiences’ Selective Exposure to Movies par Andrew J. Weaver, Journal of Communication. 61 (2), 2011.  (Article en accès restreint)
    Extrait :
    « Movie producers are often reluctant to cast more than a few minority actors in otherwise race-neutral movies for fear that the White audience will largely avoid such films. Two experiments were conducted to test the idea that the racial makeup of a cast could influence White audiences’ selective exposure to movies. Results revealed that actors’ race does influence selective exposure in certain contexts. For nonromantic movies, participants’ racial attitudes moderated the relationship between race and selective exposure. For romantic movies, regardless of racial attitudes, White participants showed significantly less interest in seeing movies with mostly Black casts than in seeing movies with mostly White casts. These findings are discussed in light of both social identity theory and social cognitive theory. »


    Disney’s Moana, the Colonial Screenplay, and Indigenous Labor Extraction in Hollywood Fantasy Films par Ida Yoshinaga, Narrative Culture, vol. 6, no. 2, 2019, disponible sur la plateforme en accès ouvert JSTOR.
    Extrait :
    « Disney’s screenplay development process for Moana (2016) reflects a larger labor management and marketing strategy to build a transmedial global empire. I map out two factors characterizing the corporation’s deployment of this strategy toward its “Pacific” princess: (1) the unequal production relations of US white male screenwriters and directors who served as the film’s managers, in contrast with the indigenous Oceanic cultural consultants who constituted its contract labor; and (2) the company’s ineffective adaptation of Western genre modes and colonial story structures within the “cultural” script itself. Using the tools of screenwriting studies, production studies, and creative industries, this article concludes that the fantasy-specialty corporation extracted spiritual and cultural labor from Native Pacific Islanders to legitimize the movie’s “authenticity” and expropriated intellectual property from those communities for its worldwide consumer lifestyle brand. »

    Le « whitewashing » au cinéma : l’article Wikipedia établit une liste de films concernés.


    Références universitaires autour du whitewashing et stéréotypes arabes/moyen-orientaux :

    Whitewashed: America’s Invisible Middle Eastern Minority par John Tehranian, NYU Press, 2010.

    Reel bad Arabs : how Hollywood vilifies a people  par Jack G. Shaheen, Olive Branch Press, 2015.

    Romance and Power in the Hollywood Eastern par Natarajan Nalini, Springer, 2020.
    Présentation :
    « Examining six films in particular—Gunga Din (1939), Lawrence of Arabia (1962), Heat and Dust (1983), A Passage to India (1984), Indochine (1992), and The English Patient (1996)—the author explores the duality of the « Eastern » as both aggressive and seductive, depicting conquest and romance at the same time. In juxtaposing these two elements, the book seeks to reveal the double process by which the “Eastern” both diminishes the « East » and Global South and reinforces ignorance about these regions’ histories and complexity, thereby setting the stage for ever-escalating political aggression. » 

    À toutes fins utiles vous pouvez également consulter : 
    L’Arabe » colonisé dans le théâtre français : de la conquête de l’Algérie aux grandes expositions coloniales (1830-1931) par Amélie Grégorio, Presses Universitaires de Lyon, 2020.


    D’autres ressources en ligne

     « Whitewashing » : au cinéma comme au théâtre, les acteurs noirs restent en coulisses par Pierre D’Almeida, Franceinfo.fr, le 27/12/2015.
    L’article évoque notamment le film Gods of Egypt.
    Extrait :
    « Pour ceux qui la dénoncent et tentent de la combattre, cette pratique pose problème pour deux raisons principales. Comme l’explique Naya Ali dans une vidéo sur le sujet postée sur sa chaîne YouTube, le whitewashing participe d’une certaine réécriture de l’histoire : en choisissant de confier à Elizabeth Taylor le rôle de la reine d’Egypte à la beauté légendaire dans Cléopâtre (1963), Hollywood fait germer et s’enraciner dans les esprits l’idée que la souveraine était bel et bien blanche. […] 
    D’autre part, le whitewashing est accusé de rendre invisibles les acteurs non-blancs : pourquoi choisir une actrice afro-cubaine lorsqu’on peut simplement mettre une perruque sur la tête d’Angelina Jolie (Un cœur invaincu, 2007) ? […] Alors qu’au cinéma comme au théâtre, les personnages principaux non-blancs sont encore rares, quand ils existent, ils sont interprétés par des acteurs blancs. 
    »

     Les Arabes dans le cinéma américain par Al West, sur Agoravox TV, le 25/10/2016.
    Une vidéo assez drôle sur les stéréotypes des personnages arabes ou musulmans.
    Présentation :
    « « Allo ? Louis de Funès ? Comment sont représentés les arabes dans les films ? … « Gros, huileux, frisotés avec de tout petits yeux cruels, une vraie tête d’assassin » …»


    Pour inverser le regard nous vous proposons cet article sur le racisme anti-noir dans le cinéma et la télévision arabes, notamment égyptiens :
    Comment le monde du divertissement arabe a contribué au racisme anti-noir au Maghreb et au Moyen-Orient par Joseph Fahim, média en ligne Middle East Eyes, mis en ligne le 18/07/2020.
    Extrait :
    « aucune autre ethnie n’a été autant dénigrée et ridiculisée dans le divertissement arabe – qui est dominé par l’industrie égyptienne en tant que nation la plus peuplée de la région – que les Africains, depuis les films en langue arabe des années 1930 jusqu’aux superproductions hollywoodiennes de nos jours. »


    Eurêkoi – Bibliothèque de l’Institut du monde arabe


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