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Arts : A-t-on des informations et des pistes d’analyse pour le tableau de Benjamin West sur le traité de Paris de 1783 ?

Bibliothèque de l’Institut national d’Histoire de l’art – notre réponse du 22/11/21.

Signature du traité de Paris
Traité de Paris par Benjamin West © Wikipedia commons

Benjamin West est un peintre américain du XVIIIème siècle (1738-1820).
L’Encyclopedia universalis en présente un article de biographie, Benjamin West, par Pierre Georgel, conservateur en chef du patrimoine.

Parmi les oeuvres qu’il a peintes figure American Commissioners of the Preliminary Peace Agreement with Great Britain, titre communément traduit par Signature du Traité de Paris, oeuvre de 1783-1784, qui se trouve aujourd’hui dans les collections du Winterthur Museum and Country Estate.

Or, cette oeuvre est restée inachevée. A-t-on, dès lors, des informations et des pistes d’analyse sur ce tableau ?


Première approche : approche historique

Si on retient une approche historique, il faut se replacer dans le contexte de ce traité, signé le 3 septembre 1783 et qui met un terme à la guerre d’indépendance des Etats-Unis. Il est signé entre les représentants des 13 colonies américaines et les représentants britanniques ; par ce traité, la Grande-Bretagne reconnaît l’indépendance des Etats-Unis.

Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez consulter l’article suivant :
La réception du Traité de Paris et l’imaginaire des relations franco-américaines, par Hervé-Thomas Campangne, Transatlantica (revue d’études américaines), n° 2, 2018, disponible sur la plateforme d’articles de recherche en accès ouvert HAL.
Résumé de l’article : « Le présent article porte sur l’imaginaire des relations franco-américaines au moment de la
signature des traités de Paris et de Versailles (1783). En France comme aux États-Unis, la paix de
Paris suscita des réactions très diverses. Des cérémonies officielles, des essais et des œuvres
poétiques, ainsi qu’une riche iconographie, disséminèrent des représentations variées des
relations qui unissaient la monarchie de Louis XVI et la jeune république américaine. Ce
foisonnement d’œuvres et de discours constitue le principal objet de la présente étude. Conçue
dans la perspective de l’histoire culturelle, celle-ci montre qu’Américains et Français ne
représentent pas les liens qui rapprochent leurs nations de la même manière alors que se
termine la guerre d’indépendance des États-Unis. Cet article met aussi en évidence l’écart qui se
creuse entre une vision idéalisée de l’amitié franco-américaine et les exigences de la Realpolitik et
du commerce international, au moment où se définit un nouvel ordre mondial. Inhérentes à la
genèse des relations franco-américaines, les représentations et les images analysées apportent un
éclairage essentiel sur les rapports entre les deux nations.
»

Cette forme de défaite pour la Grande-Bretagne est elle la raison de l’absence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne sur ce tableau qui contraint donc le peintre à le laisser inachevé ?


Deuxième approche : approche artistique

Si on retient cette seconde approche, il faut alors parler de l’artiste.

Benjamin West (Springfield en Pennsylvanie, 10 octobre 1738, 11 mars 1820),

bien qu’américain, se rendit célèbre surtout en Europe et en Grande-Bretagne. En 1772, il est nommé peintre d’histoire du roi Georges III.

Parmi ses thèmes de prédilection, on trouve, des peintures religieuses et donc des sujets d’histoire non seulement ancienne mais aussi contemporaine. Il est un des peintres du mouvement néoclassique.

Pour en savoir plus sur lui, la bibliothèque de l’INHA possède différents ouvrages tels que :
The Paintings of Benjamin West, de Allen Staley et Helmut Von Erffa 1900-1979, Yale University Press, 1986.
Une présentation de cet ouvrage a été faite dans une recension par Dennis M. Read dans Blake/An illustrated Quaterly, vol. 25, issue 2, 1991. Cette recension expose que cet ouvrage est le fruit d’une vie de recherches.

Benjamin West: allegory and allegiance, de Derrick R Cartwright, Timken Museum of Art, 2004.
Il s’agit du catalogue de l’exposition présentée au Timken Museum of Art de San Diego du 5 novembre 2004 au 27 février 2005.


En ligne est présenté, sur la plateforme OpenEditions, un article de blog du GRHAM (groupe de recherche en histoire de l’art moderne) au sujet d’un ouvrage évoquant notamment Benjamin West :
Publication : En quête du grand style : la peinture d’histoire britannique au XVIIIème siècle, par Maxime-Georges Métraux.
Présentation : « Le XVIIIe siècle britannique n’a pas été seulement celui des portraitistes, des paysagistes ou des miniaturistes. Les peintres qui se sont consacrés aux sujets religieux, mythologiques, allégoriques, littéraires et historiques ont été également fort nombreux, même si leur rôle dans l’essor des arts en Grande-Bretagne a été singulièrement négligé. Considérée depuis la Renaissance comme la partie la plus prestigieuse de l’art, en raison de son universalité et de sa difficulté, la peinture d’histoire britannique intéresse aussi bien les spécialistes de ce domaine (Benjamin West, Gavin Hamilton) que les artistes plutôt connus aujourd’hui pour leurs portraits (Joshua Reynolds, George Romney, Thomas Lawrence) ou leurs paysages (Richard Wilson, Joseph Mallord William Turner). Pour l’ensemble de ces peintres, il s’agit d’entrer en émulation avec les plus grands maîtres et de marquer ainsi l’histoire de l’art européen. Première synthèse consacrée à la peinture d’histoire britannique entre la fin du xviie et le début du xixe siècle, ce livre propose de reconstituer scrupuleusement le réseau de ses théoriciens, de ses artistes et de ses consommateurs.
L’ouvrage présenté, En quête de grand style : la peinture d’histoire britannique au XVIIIème siècle, est un ouvrage de Jan Blanc, éd. Droz, 2020. »

Ou cette autre présentation, dans un autre article de blog du même auteur :
Publication : “Of Arms and Artists : The American Revolution through Painters’ Eyes”.
Il s’agit d’un ouvrage de Paul Staiti, Of Arms and Artists : The American Revolution through Painters’ Eyes, Bloomsbury Press, 2016.


Bibliothèque de l’INHA, partenaire hors réseau d’Eurêkoi.