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D’où vient l’expression : « Aller chez le merlan » ?


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    Bibliothèque publique d’information – notre réponse actualisée le 08/04/2024.

    Illustration ancienne par CJ Travies du coiffeur dit merlan
    Illustration de C. J. Traviès, CC0, via Wikimedia Commons

    La langue française regorge d’expressions imagées. L’origine et le sens de certaines d’entre elles sont parfois surprenants. Les bibliothécaires du service de questions-réponses Eurêkoi vous proposent de découvrir ou de redécouvrir l’expression : « aller chez le merlan ».

    La signification de l’expression

    Selon le Grand dictionnaire des lettres ; 1-7. Grand Larousse de la langue française. Tome 4, IND-NY (sous la direction de Louis Guilbert, René Lagane et Georges Nobey, Larousse, 1989), « merlan » est un terme argotique désignant un coiffeur. Ainsi, l’expression « aller chez le merlan » signifie « aller chez le coiffeur ».

    « merlan […] 2. Fig. et fam. Nom donné aux perruquiers au XVIIIe s., parce qu’ils étaient blancs de poudre : M’adressant à un merlan qui filait une perruque sur un peigne de fer : « Monsieur n’auriez-vous pas acheté les cheveux d’une jeune lingère qui demeurait l’enseigne des Deux-Anges, près du Petit-Pont ? » Il est resté sous le coup, ne pouvant dire ni oui, ni non (Chateaubriand). 3. Pop. et vx. Coiffeur : En même temps qu’il vous sarclait le poil, le merlan vous a, comme par miracle, allégé de dix ans (Huysmans). »

    L’origine de l’expression

    Au XVIIIe siècle, les hommes aisés avaient coutume de porter des perruques. Les perruquiers, qui poudraient les coiffes avec du talc, finissaient régulièrement recouverts de cette poudre blanche volatile. Ils ressemblaient alors aux merlans enduits de farine avant d’être frit. Par la suite, les coiffeurs ont hérité de ce sobriquet.

    « Se dit populairement d’un perruquier, et surtout se disait quand les perruquiers étaient blancs de poudre, comme les merlans de farine. La Peyronie [célèbre chirurgien] est chef de perruquiers qu’on appelle merlans, parce qu’ils sont blancs, Journal de BARBIER, 1744, t. II, p. 404, 1re édit. ….M’adressant à un merlan qui filait une perruque sur un peigne de fer…. CHATEAUBR. Mém. d’outre-tombe, dans le feuillet. de la Presse du 4 nov. 1848. »

    Le dictionnaire de la langue française d’Emile Littré

    EurêkoiBibliothèque publique d’information


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